Technologie

La Marine nationale envisage d'intégrer des drones de surface de pointe

2025-03-11

Auteur: Sophie

Dans le contexte des récents conflits, notamment en mer Noire, l'utilisation de drones de surface (USV) chargés d'explosifs est devenue un sujet brûlant. Les Ukrainiens ont réussi à maintenir la flotte russe à distance grâce à ces technologies, mais il est essentiel de nuancer leur impact opérationnel. Selon le vice-amiral Emmanuel Slaars, sous-chef d'état-major 'opérations aéronavales' de la Marine nationale, la majorité des navires russes détruits l'ont été par des frappes de missiles de croisière, et les actions menées par les drones, bien que présentes, sont restées marginales.

Cependant, la Marine nationale reconnait que les drones de surface peuvent jouer un rôle clé dans des missions spécifiques, y compris la lutte anti-sous-marine. La Marine royale néerlandaise explore d'ailleurs cette possibilité : en 2022, elle a lancé des études avec le consortium 'Dutch Naval Design' pour développer un drone de surface équipé d’un sonar, capable de rester en opération pendant au moins 96 heures, pour accompagner ses nouvelles frégates.

De son côté, la Marine nationale procède à des expérimentations similaires, comme le démontre l'utilisation du drone 'Seaquest S', une innovation de Sirenha, en collaboration avec le chantier naval Couach-CNC. Ce drone a été testé avec succès à bord d'une frégate, montrant sa modularité pour des missions de reconnaissance et de protection maritime. Naval Group a également mentionné des études en cours pour le développement d'un concept de lutte contre les essaims de drones.

Le 10 mars dernier, la Marine nationale a lancé une 'opération d'expérimentation réactive' (OER) financée par la Direction générale de l'armement (DGA), menée depuis la base navale de Toulon. L'objectif de cette opération est de tester la capacité des marins à opérer en autonomie un drone DriX H8, fourni par l'entreprise Exail, et d'explorer des cas d'usage pour un emploi opérationnel futur. Le DriX H8, fait de matériaux composites, pèse 1,4 tonne et mesure 7,7 mètres de long, avec une vitesse de navigation de 7 nœuds sur une durée d'une semaine.

Un autre objectif important de cette OER est de réduire les risques liés à l'embarquement de ce drone sur un porte-hélicoptères amphibie. Pendant le déroulement de l'exercice Dragoon Fury 25, le DriX H8 sera utilisé pour collecter des données acoustiques et environnementales, contribuant ainsi à l'établissement de la situation tactique. Ces avancées soulignent l'engagement de la Marine nationale à intégrer des technologies modernes dans ses opérations, visant à améliorer les capacités de défense et de réaction face à des menaces de plus en plus complexes.

Ne manquez pas d'en suivre l'évolution dans les mois à venir!