À partir de lundi prochain, la Mairie de Paris met en œuvre une mesure révolutionnaire : une zone à trafic limité (ZTL) au cœur de la capitale. Cette initiative, annoncée le 31 octobre, interdit la circulation aux véhicules non autorisés dans les quatre premiers arrondissements de Paris. David Belliard, l’adjoint écologiste aux transports, a précisé à l'Agence France-Presse (AFP) que seuls les véhicules d’urgence, les bus, les taxis, les personnes à mobilité réduite, ainsi que les automobilistes résidant ou travaillant dans la zone, pourront circuler.

Cette ZTL couvre environ 5,5 km² et vise à améliorer la qualité de vie des Parisiens tout en réduisant le niveau de pollution dans la ville. Ce projet, qui a été plusieurs fois reporté, est l'un des engagements de campagne d'Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris. À l'image d'autres grandes villes européennes comme Madrid et Milan, Paris cherche à retrouver un équilibre entre espace public et circulation automobile.

Depuis l’annonce initiale en mai 2021, le périmètre de la ZTL a fait l’objet de longues négociations avec la Préfecture de police. Certains secteurs, comme la rive gauche entre le boulevard Saint-Germain et la Seine, ont été retirés de la zone, tout comme les îles de la Cité et Saint-Louis. Les modalités précises d'accès, qui incluront un système de contrôles et de justifications, seront définies dans un arrêté conjoint à venir.

Une "phase de pédagogie" sera d'abord mise en place avant la mise en œuvre de contrôles effectifs. La mairie espère ainsi familiariser les habitants avec les nouvelles règles de circulation. David Belliard a affirmé que cette réforme bénéficierait à environ 110 000 personnes vivant dans l’hypercentre.

Cependant, cette mesure n’est pas sans ses détracteurs. Certains, comme Maud Gatel du MoDem, craignent que la ZTL nuise au dynamisme commercial et culturel de la zone. Elle évoque des problèmes potentiels de contrôle d'accès, suggérant que son succès pourrait être compromis par des lacunes dans la surveillance.

D’après les études d’impact réalisées par la mairie, une réduction significative de la circulation est attendue, avec une diminution de 30 % sur l’avenue de l’Opéra et 15 % sur le boulevard de Sébastopol. Cette initiative devrait également contribuer à diminuer le bruit et améliorer la qualité de l’air en réduisant les niveaux de dioxyde d’azote dans certaines zones.

Ainsi, Paris entre véritablement dans une ère de transition écologique, à la recherche d'un environnement urbain plus sain et durable. Reste à voir si cette réforme obtiendra l'adhésion des Parisiens dans les mois à venir!