Science

La génération paresseuse ? Une idée mal comprise

2025-01-29

Auteur: Philippe

Dans un livre récent, Olivier Babeau dépeint un tableau alarmant de la jeunesse actuelle, affirmant qu'elle aurait perdu le sens de l'effort. Il n'hésite pas à affirmer : « On craignait d'avoir élevé des révolutionnaires. C'est pire que ça : on a élevé des paresseux. » Pourtant, cette assertion n'est pas soutenue par les données. De nombreuses études révèlent que la perception d'une France et d'une jeunesse en proie à la paresse est infondée.

Cependant, c'est un fait que les Français, en moyenne, travaillent moins que leurs homologues européens. Comme l'ont souligné plusieurs experts, ce phénomène a des répercussions sur la croissance économique et la pérennité du modèle social. Ce déséquilibre s'explique en grande partie par une entrée tardive des jeunes sur le marché du travail et un taux d'activité faible parmi les seniors. En effet, les Français ont un penchant pour le départ précoce à la retraite, une tendance qui perdure depuis l'instauration de la retraite à 60 ans en 1982-1983.

Les jeunes Français, bien qu'ayant des préoccupations différentes par rapport à leurs aînés, ne montrent pas d'aversion au travail. Au contraire, les enquêtes menées récemment révèlent qu'ils considèrent le travail comme essentiel à leur vie.

En 2017, 61 % des Français affirmaient que le travail était « très important dans leur vie », et les chiffres sont similaires chez les jeunes actifs. Toutefois, ce qui distingue cette génération, c'est leur approche du travail : ils souhaitent s'épanouir tout en conservant un équilibre avec leur vie personnelle. Les jeunes aspirent à trouver un emploi qui leur permet de se réaliser dans un domaine passionnant. De plus, la quête de sécurité d'emploi devient moins prépondérante qu'auparavant ; la passion prime sur la sécurité.

La crise sanitaire a également pu influencer cette vision du travail. De nombreuses personnes ont saisi cette période pour réévaluer leur relation à la profession. Selon un sondage, 31,5 % des actifs souhaitent travailler davantage pour gagner plus, tandis que 46 % souhaitent maintenir leur niveau d'activité actuel.

Après toutes ces réflexions, il apparaît que la génération vue comme « paresseuse » est, en réalité, en quête d'un sens et d'un épanouissement dans la sphère professionnelle, tout en souhaitant préserver des moments importants pour eux-mêmes et leurs proches.