La France pulvérise son record d'exportation d'électricité et engrange des milliards!
2025-01-06
Auteur: Michel
La France a atteint un niveau historique en 2024 avec l'exportation de 89 térawattheures (TWh) d'électricité vers ses pays voisins, battant le précédent record de 77 TWh qui datait de 2002. Cette prouesse démontre une nette reprise dans la production d'électricité française, mais soulève également des questions sur la consommation interne qui demeure en déclin.
Avec une production nationale estimée à environ 500 TWh, la France bénéficie d'une combinaison de facteurs favorables : une remontée spectaculaire de la production nucléaire, qui avait été affectée par des problèmes de corrosion, mais également une augmentation significative de la production d'énergies renouvelables, notamment grâce au secteur éolien et solaire.
Les pays qui ont le plus bénéficié de ces exportations sont l'Allemagne (27,2 TWh), l'Italie (22,3 TWh), le Royaume-Uni (21 TWh) et la Suisse (16,7 TWh). Même l'Espagne, riche de ses ressources renouvelables, a importé 2,8 TWh. Selon Thomas Veyrenc, directeur de RTE, « Nos prévisions indiquaient depuis des années que la France se retrouverait, au milieu des années 2020, en position d'exporter près de 100 TWh par an : nous y sommes enfin ! »
Ces exportations génèrent des bénéfices économiques considérables pour la France, estimés à plusieurs milliards d'euros, tout en contribuant à la réduction des émissions de CO₂ sur le continent. L'électricité exportée permettrait d'éviter des dizaines de millions de tonnes de CO₂ dans l’UE.
Cependant, derrière ce tableau positif, la consommation intérieure d'électricité en France peine à se redresser. Elle reste 6 % en dessous de la moyenne de 2014-2019. Veyrenc attire l'attention sur le fait que la transition des énergies fossiles vers l'électricité n'est pas à la hauteur des objectifs de décarbonisation, notamment à cause d'une activité industrielle ralentie, ainsi que d'une stagnation dans les ventes de véhicules électriques.
Néanmoins, l'exportation d'une électricité à faible émission de carbone reste un atout stratégique pour la France. Cela permet non seulement d'améliorer la balance commerciale, encore affectée par les importations d'énergies fossiles, mais également de renforcer la compétitivité des entreprises françaises sur le marché européen. « La France dispose d'une électricité bas-carbone conséquente qui pourrait être utilisée pour décarboner différents secteurs comme le transport, le bâtiment et l'industrie, tout en réduisant l'utilisation du charbon et du gaz en Europe », conclut Thomas Veyrenc.
En somme, malgré les défis liés à la consommation intérieure, la France se positionne comme un leader en matière d'exportation d'électricité propre, avec un potentiel colossal pour les années à venir. Cette nouvelle dynamique pourrait bien redéfinir le paysage énergétique européen.