La France est prête pour un hiver sans souci : production d'électricité au maximum, consommation en baisse
2024-11-14
Auteur: Sophie
L'hiver 2022 semble désormais un lointain souvenir, marqué par des ministres en mailles serrées incitant les Français à réduire leur consommation d’électricité. À l'époque, la fermeture des centrales au fioul et au charbon, ainsi que les retards des énergies renouvelables et des centrales nucléaires à l'arrêt, suscitaient des inquiétudes quant à de potentiels délestages. Cependant, selon Thomas Veyrenc, directeur général économie de RTE, les perspectives pour cet hiver 2024-2025 sont très prometteuses, excepté en cas d'hiver exceptionnellement rigoureux.
Une production nucléaire qui redémarre
Tous les indicateurs sont donc au vert. La disponibilité du parc nucléaire, qui a souffert ces dernières années, commence à se redresser. Malgré un niveau encore inférieur aux normes des années 2010, les réparations effectuées dans les centrales, ainsi que le démarrage de l'EPR de Flamanville, devraient permettre d'atteindre une production de 50 GW en janvier, en hausse par rapport aux 38 GW de l'année dernière. Cette reprise est cruciale car elle assure une base solide pour la production électrique à l'approche de l'hiver.
Parallèlement, les énergies renouvelables continuent d'évoluer et contribuent à la production d'électricité bas carbone. La production hydraulique a atteint des niveaux records, en hausse de 40 % par rapport à 2023, avec des barrages bien remplis. En outre, l'éolien et le solaire contribuent de manière significative à cette dynamique, le solaire atteignant 4 GW dans le réseau. Le stockage de gaz, tant au niveau national qu’européen, affiche également des niveaux satisfaisants pour alimenter les centrales à gaz durant l'hiver.
Une économie d'énergie qui porte ses fruits
Alors que la production d'électricité est presque à son maximum, la consommation demeure relativement basse. Cela est dû, en grande partie, à la sensibilisation accrue des citoyens à l'économie d'énergie et à l'augmentation des tarifs. Les prévisions indiquent que la consommation en 2024 sera inférieure d'environ 6 % à la moyenne des années 2014-2019, ce qui est un signe positif. Ce bon équilibre entre offre et demande permet à la France d'exporter une électricité « très compétitive ». Si cette tendance se maintient, 2024 pourrait marquer un record avec plus de 85 TWh exportés, ce qui serait une bonne nouvelle pour l'économie française, même si cela ne compense pas totalement les importations de pétrole et de gaz.
Une vigilance constante
Néanmoins, RTE signale que la baisse de la consommation semble atteindre un plateau et pourrait remonter dans les années à venir. Cette hausse ne découlera pas d'un retour à des comportements énergivores, mais d'une électrification croissante dans divers secteurs, tels que les transports et le chauffage. Cela souligne la nécessité pour la France de continuer à sécuriser et à diversifier sa production d'électricité pour répondre à cette demande croissante.
Avec toutes ces avancées, l'horizon énergétique de la France semble nettement plus serein que par le passé, mais il sera essentiel de rester vigilant face aux défis futurs.