La France divisée : célébrations controversées après la mort de Jean-Marie Le Pen
2025-01-08
Auteur: Léa
Le 7 janvier dernier, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de France, orchestrés par divers collectifs et partis, dont le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de Philippe Poutou et des groupes appelés Inverti.es, pour commémorer la mort de Jean-Marie Le Pen. Les festivités, marquées par des feux d'artifice, du champagne et des chants, ont rapidement envahi les réseaux sociaux, suscitant à la fois joie et indignation.
Dans un contexte de débats houleux, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a vivement réagi lors du compte rendu du Conseil des ministres, déclarant que même un adversaire politique méritait le respect après sa mort. Elle a rappelé que Jean-Marie Le Pen avait fait des déclarations « tout à fait inacceptables » durant sa carrière, affirmant que le respect des morts est une question de dignité. Cette position a été soutenue par d'autres membres du gouvernement, y compris Bruno Retailleau et Sébastien Lecornu, qui ont critiqué les festivités, les qualifiant d'« honteuses ».
La gauche, quant à elle, a également exprimé son mécontentement face à ces célébrations. Jérôme Guedj, député socialiste, a affirmé : « J'ai trouvé ça nul », tout en soulignant l'importance d'avoir une certaine grandeur d'âme dans de telles circonstances. La cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, a également défendu les apéros organisés en lien avec la mort de Le Pen, invoquant l'« esprit Charlie », affirmant que Jean-Marie Le Pen n'était pas seulement un adversaire politique, mais un « ennemi de la République ».
Dans le camp de l'extrême droite, où la condemnation des festivités était attendue, Eric Ciotti a exprimé son dégoût face aux célébrations, malgré son admiration passée pour Le Pen. Louis Aliot, vice-président du RN, a également déploré ces manifestations, les qualifiant de « spontanées de haine ».
En parallèle, la permanence du député RN Antoine Golliot a été attaquée, avec des graffitis insultants en hommage à Le Pen qui ont été publiés sur les réseaux. Alors que les critiques continuent d'affluer, la France semble plus divisée que jamais sur l'héritage complexe et controversé de ce personnage emblématique de la politique française. La situation reste tendue, mesurant la fragilité du respect en temps de deuil.