Le rapport mondial 2024 sur l'intermédiation financière non bancaire (IFNB) souligne une tendance alarmante : la finance de l'ombre, souvent associée à des activités moins régulées et parfois risquées, progresse à un rythme fulgurant. En effet, en 2023, le secteur des IFNB a enregistré une croissance de 8,5 %, soit plus du double de celle des banques traditionnelles qui n'a crû que de 3,3 %. Cela conduit à une part du secteur non bancaire dans les actifs financiers mondiaux atteignant maintenant 49,1 %.

L'absence de régulation stricte autour de ce secteur soulève des inquiétudes majeures. Au cours des dernières années, des crises financières ont émergé de ces zones d'ombre, souvent à l'insu des régulateurs, mettant en péril la stabilité du système financier mondial. Les analystes estiment que les bulles spéculatives dans ces structures peuvent éclater sans avertissement.

Cette accélération est largement attribuée à une reprise des valorisations des actifs, suite aux chocs de l'année précédente. Les investisseurs affluent vers les entités non bancaires, attirés par les rendements généralement supérieurs aux dépôts bancaires, en particulier après les turbulences bancaires signalées aux États-Unis et en Suisse en mars 2023.

Le rapport met également en lumière une dynamique inquiétante : en 2023, la plupart des sous-secteurs des IFNB ont affiché une croissance deux fois supérieure à la moyenne des cinq dernières années, avec des actifs de quasi-toutes les entités en nette augmentation. Les fonds de marché monétaire, par exemple, ont vu leur actif augmenter dans la majorité des pays observés.

Les emprunts des institutions financières non bancaires continuent de grimper malgré un environnement de taux d'intérêt élevés, laissant présager des niveaux d'endettement préoccupants, notamment pour les fiducies de placement immobilier (FPI) et d'autres entités similaires.

Un point novateur de ce rapport est l'inclusion pour la première fois de données concernant les prêts destinés aux entreprises de technologie financière non bancaires, calmement surveillés à la lumière des préoccupations croissantes vis-à-vis des lacunes de données dans ce domaine crucial.

En conclusion, bien que la finance de l'ombre puisse sembler séduisante à court terme, les risques qu'elle engendre ne doivent pas être négligés. Le monde de la finance évolue rapidement, et la vulnérabilité des systèmes face aux crises futures pourrait être amplifiée si des mesures adéquates ne sont pas prises pour surveiller et réguler ce secteur en pleine expansion.