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La fin imminente du transit du gaz russe par l’Ukraine : L’Europe face à un choc énergétique ?

2024-12-25

Auteur: Julie

Le compte à rebours est en marche, et l'Europe se retrouve à la croisée des chemins. En 2019, Kiev et Moscou avaient conclu un accord crucial permettant le transit de gaz russe vers l'Europe à travers l'Ukraine, mais celui-ci tire à sa fin. Avec l'échéance de 2024 qui approche, les deux nations ont annoncé cette semaine qu'elles ne souhaitent pas renouveler ce contrat. L’Ukraine, désormais déterminée à ne plus laisser passer le gaz russe sur son territoire, crée une incertitude qui pourrait bouleverser le marché énergétique européen.

Cette décision suscite des inquiétudes non seulement au sein de la Commission européenne, mais également parmi les grandes banques internationales qui craignent les répercussions d'une telle rupture. À partir du 1er janvier 2025, plusieurs pays de l'UE, fortement dépendants du gaz russe, seront contraints de rechercher d'autres options, ce qui pourrait entraîner une flambée des prix.

La Russie a longtemps assuré environ 15% des besoins en gaz de l'Europe, et même si un tiers de son gaz passe par l'Ukraine, la situation actuelle est alarmante. Les traders n'ont plus que quelques jours pour anticiper les conséquences d'une rupture potentielle de l'approvisionnement.

Un avenir incertain pour les prix du gaz

La première hypothèse envisagée par les analystes, dont ceux de Goldman Sachs et HSBC, est que l'accord ne sera pas prolongé. Cela aurait des conséquences dramatiques pour des pays comme la Slovaquie, qui a récemment plaidé pour un accord, alertant sur des impacts économiques significatifs. Des nations comme l'Autriche, la République tchèque et l'Italie, dépendantes de ces flux, devront chercher de nouveaux fournisseurs, entraînant immanquablement une hausse des coûts à court terme.

Cependant, une étude récente de l'Union européenne indique que l'impact à long terme pourrait être limité. La Russie envoie actuellement environ 15 milliards de mètres cubes de gaz par l'Ukraine, ce qui ne représente même pas 5 % des besoins totaux de l'Europe. Ainsi, selon Florence Schmit de Rabobank, les hausses de prix devraient se traduire par des fluctuations mineures au début de l'année 2025, avant que le marché ne s'ajuste et que les coûts ne se stabilisent.

Des alternatives émergent et d'autres théories prennent forme

D'un autre côté, il faut reconnaître que la situation est extrêmement complexe. Marco Saalfrank, de la société suisse Axpo Solutions AG, souligne que les négociations sont entachées de considérations politiques variées et d'intérêts contradictoires, rendant difficile toute prévision sur la suite des événements.

Alors que l'Europe s'apprête à faire face à cette transition potentiellement tumultueuse, des innovations en matière de stockage d'énergie et des investissements accrus dans les énergies renouvelables pourraient offrir une bouée de sauvetage. Des solutions comme le gaz naturel liquéfié (GNL) prennent de l'importance dans le schéma énergétique européen, mais le chemin vers une indépendance totale reste semé d'embûches. Que l’on soit optimiste ou pessimiste, la fin du gaz russe parviendra-t-elle à propulser l’Europe vers une ère d’innovation énergétique sans précédent, ou risque-t-elle de plonger le continent dans une crise énergétique majeure ? Les semaines à venir seront cruciales.