Technologie

La faillite choquante d'un constructeur de véhicules électriques : Canoo tire sa révérence

2025-01-18

Auteur: Pierre

Canoo, une start-up qui avait suscité de grands espoirs dans l'univers des véhicules électriques, a officiellement déclaré faillite. Fondée en 2017 par deux anciens dirigeants de Faraday Future, Stefan Krause et Ulrich Kranz, cette entreprise, initialement connue sous le nom d'Evelozcity, avait pour ambition de révolutionner le secteur avec une plateforme innovante dite "skateboard". Cependant, après sept années de luttes acharnées, Canoo a laissé derrière elle un concept intrigant mais peu de véhicules sur les routes.

Une lente agonie au cœur d'une tempête financière

La chute de Canoo n’a surpris personne, car la société se battait depuis plus de deux ans contre des problèmes financiers croissants. En 2021, Canoo comptait jusqu'à 800 employés, mais a dû se séparer de ses 82 derniers salariés en décembre dernier, marquant ainsi une période sombre pour l'entreprise.

Dès ses débuts, Canoo a affronté des défis, notamment une gestion financière controversée impliquant des dépenses injustifiées liées à des jets privés. Initialement, l'entreprise prévoyait de lancer une berline et un fourgon de taille moyenne, mais a rapidement abandonné ces projets pour se concentrer sur son monospace.

En 2020, un partenariat prometteur avec le géant sud-coréen Hyundai semblait offrir une bouffée d'oxygène. Néanmoins, ce dernier a rompu son accord quelques mois plus tard, réduisant ainsi les chances de survie de Canoo à néant.

Bien que Canoo ait réussi à livrer quelques prototypes à des clients prestigieux tels que la NASA, l'État de l'Oklahoma, Walmart et le service postal américain (USPS), ces livraisons dites "célébratoires" cachaient la réalité désastreuse : la production réelle n’a jamais démarré dans l’usine flambant neuve de l'Oklahoma. En réalité, les rares véhicules livrés avaient été assemblés par un sous-traitant au Texas, sans aucune ligne de production opérationnelle mise en place.

À présent, l'entreprise se prépare à vendre ses actifs aux enchères. Des machines et certainement des prototypes emblématiques seront à vendre, mais cette faillite soulève des questions inquiétantes sur l'avenir des start-ups dans le secteur de l'électrique et la viabilité des concepts novateurs. Canoo devient ainsi une leçon amère pour l’industrie, qui doit naviguer dans un marché de plus en plus concurrentiel et exigeant.

Qui saura tirer les leçons de cette débâcle ? Le monde des véhicules électriques est-il vraiment prêt pour de nouvelles révolutions, ou devrons-nous nous contenter des acteurs déjà établis ? La réponse reste à découvrir.