La neige, véritable emblème de l'hiver et de la magie des fêtes de fin d'année, est de moins en moins présente, non seulement dans les plaines, mais aussi en montagne. Cette raréfaction n'est pas juste un phénomène météorologique, mais un préjudice culturel profond, comme l'affirment des chercheuses de l'Université de la Sorbonne à Paris.

Ces scientifiques ont analysé des témoignages sur la plateforme Histoires de Nature, où les citoyens sont encouragés à partager des photos d'objets ou de paysages symbolisant les changements environnementaux. Ce projet, né de l'initiative du Muséum national d'histoire naturelle, met en lumière la nostalgie et l'inquiétude suscitées par la disparition des paysages enneigés.

Les souvenirs partagés illustrent des liaisons culturelles anciennes et affectives avec la neige, selon Émilie Fantin, l'une des chercheuses. La neige a inspiré de multiples activités, des joies de la luge aux traditionnels bonhommes de neige, une pratique enfantine qui évoque des rituels familiaux transmis au fil des générations. Michel-Ange, le célèbre artiste de la Renaissance, façonnait déjà des bonhommes de neige, prouvant ainsi que cet aspect ludique fait partie intégrante de notre héritage culturel.

Cependant, face à la montée des températures, la scène du bonhomme de neige pourrait bientôt devenir une simple légende, un souvenir d'un temps révolu. En effet, selon des études récentes, la température mondiale pourrait augmenter de 1,5 °C d'ici 2030, rendant plus difficile la pratique des sports d'hiver et altérant les traditions hivernales.

Les conséquences du changement climatique vont bien au-delà des simples variations de température ; elles touchent également notre culture, notre identité et nos liens sociaux. Si cette tendance se poursuit, nous pourrions voir une partie intégrante de notre héritage culturel disparaître sous la chaleur des changements climatiques, laissant derrière elle une nostalgie pour des hivers d'antan.