La Bourse de Paris affiche une certaine prudence ce mardi face à la multitude de décrets signés aux États-Unis par Donald Trump, promulgués la veille de son investiture.

À 10h00, le CAC 40 a enregistré une légère hausse de 0,09%, atteignant 7.740,34 points, soit 6,84 points de plus qu'à l'ouverture.

"Donald Trump a fait un retour retentissant au pouvoir hier soir en présentant des mesures destinées à transformer radicalement le pays," a déclaré John Plassard, responsable de l'investissement chez Mirabaud.

Cependant, Jochen Stanzl de CMC Markets avertit que le rythme élevé des décrets présidentiels de Trump pourrait inciter les investisseurs à rester prudents et à ne pas se précipiter sur le marché.

Parmi les décisions marquantes prises par Trump, on trouve le retrait des États-Unis de l'OMS, la sortie de l'accord de Paris sur le climat, ainsi qu'un état d'urgence à la frontière mexicaine en réaction à l'immigration. Il a également annoncé la grâce de 1.500 personnes impliquées dans l'attaque du Capitole.

L'une des annonces les plus surprenantes concerne l'imposition de droits de douane de 25% sur les produits canadiens et mexicains à partir du 1er février, tandis que les produits européens pourraient également être concernés par des tarifs similaires.

Trump a exprimé des inquiétudes quant à l'équilibre commercial avec l'Europe, déclarant que les Européens n'achètent pas suffisamment de produits américains, ce qui pourrait mener aux mesures tarifaires envisagées.

Malgré des préoccupations potentielles sur ces nouvelles politiques, certains analystes soutiennent que le marché parisien pourrait bénéficier à court terme de l'excitation suscitée par le retour de Trump. Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, souligne la volatilité accrue des marchés boursiers lors de son précédent mandat, mais aussi une tendance générale à la hausse des indices.

Les investisseurs sont également en attente de la publication de l'indicateur ZEW à 10h00 GMT, qui mesure la confiance des investisseurs en Allemagne, la première économie de la zone euro. Ce chiffre pourrait influencer les décisions d'investissement en fonction de la perception de la santé économique européenne.

Sur le marché obligataire, le taux des emprunts à dix ans français était de 3,29%, en légère baisse par rapport au 3,30% enregistré lors de la clôture précédente. En comparaison, le taux des emprunts allemands, considéré comme le benchmark en Europe, se maintenait à 2,51%.