Science

« La bonne nouvelle : il est temps d'agir contre les émissions de méthane d'origine humaine ! »

2024-09-25

Dans le contexte actuel de la crise climatique, les bonnes nouvelles semblent rares. Cependant, un récent rapport mondial sur le méthane, publié le 10 septembre par 69 scientifiques du consortium Global Carbon Project, dévoile une réalité alarmante : les émissions de ce gaz à effet de serre n'ont jamais été aussi élevées et continuent d'augmenter. En effet, depuis 2020, une hausse sans précédent de la concentration de méthane dans l'atmosphère a été observée, atteignant des niveaux records en 2023, avec des chiffres 2,6 fois supérieurs à ceux de l'ère préindustrielle.

Le méthane, principal composant du gaz naturel que nous utilisons pour nos chauffages et cuisines, a un potentiel de réchauffement climatique impressionnant. Sur une période de cent ans, son effet de serre est trente fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone (CO2). Il est responsable d'un tiers de l'augmentation des températures que nous observons actuellement, ce qui souligne l'urgence d'agir.

D'après le rapport, un tiers des émissions de méthane provient de processus naturels, comme la fermentation microbienne dans les zones humides, mais ces milieux sont affectés par le réchauffement climatique. Cette situation entraîne une augmentation des émissions, créant un cercle vicieux qui exacerbe la crise climatique.

Il est préoccupant de noter que deux tiers des émissions de méthane sont directement liées aux activités humaines. Celles-ci proviennent notamment de l'exploitation des mines souterraines de ressources fossiles (charbon, pétrole, et gaz) ainsi que de la fermentation dans l'estomac des ruminants et la décomposition de nos déchets. Fait alarmant : les émissions humaines de méthane ont doublé au cours des vingt dernières années.

Cependant, il existe une lueur d'espoir. Des solutions pour réduire ces émissions d'origine humaine sont à notre disposition et facilement accessibles. En adoptant des mesures à coût nul, nous pourrions réduire nos émissions de méthane d'un quart, et en exploitant pleinement toutes les technologies disponibles, nous pourrions même réduire ces émissions de moitié. Une telle réduction contribuerait à diminuer la température mondiale de 0,2 à 0,5 °C d'ici 2100, soit une réalisation significative par rapport aux objectifs fixés par les accords de Paris.

Parmi les solutions concrètes, la gestion de nos déchets et des eaux usées est cruciale. Réduire la quantité de déchets tout en améliorant leur collecte et leur conversion en biogaz serait un excellent moyen de réduire les émissions. De plus, il est essentiel de repenser notre approche de la riziculture, une source non négligeable de méthane. En privilégiant certaines variétés de riz et des méthodes de culture adaptées, nous pourrions limiter le temps de submersion des parcelles, ce qui contribuerait à diminuer la production de méthane.

Il est temps d'agir ! La réduction des émissions de méthane est non seulement une nécessité pour lutter contre le changement climatique, mais aussi une opportunité de rendre notre environnement plus sain. Ensemble, nous pouvons créer un avenir durable.