Le 7 janvier, la Corée du Nord a annoncé avoir réalisé avec succès un essai de missile hypersonique, une technologie sophistiquée qui fait frémir les experts et les nations voisines. Selon le dirigeant Kim Jong-un, ce missile a pour but de dissuader « tous les rivaux » de la Corée du Nord dans le Pacifique, un avertissement qui se fait entendre d'autant plus fort en pleine période d'incertitude politique aux États-Unis, à quelques jours de l'inauguration de Donald Trump.

Ce missile, qualifié de « missile balistique hypersonique de portée intermédiaire », est présenté par Kim Jong-un comme un moyen de renforcer progressivement la capacité de dissuasion nucléaire de la nation. L'essai s'est déroulé pendant la visite en Corée du Sud du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, symbolisant une montée des tensions dans la région. Selon des déclarations de l'agence officielle nord-coréenne KCNA, le missile a été conçu avec un « nouveau composé de fibre de carbone », permettant ainsi d'augmenter sa vitesse et sa manœuvrabilité tout en réduisant son poids. Cependant, cette méthode de fabrication est délicate à maîtriser à cause de la vulnérabilité de la fibre de carbone aux températures élevées.

L'expert Yang Moo-jin, président de l’Université des études nord-coréennes à Séoul, a souligné que la possession d'une telle technologie par la Corée du Nord représente une menace inédite, car она était jusqu'à présent détenue uniquement par la Russie, la Chine et les États-Unis. Un missile est dit hypersonique lorsqu'il atteint plus de cinq fois la vitesse du son, et selon les rapports, celui-ci a été tiré depuis Pyongyang, atteignant Mach 12 avant de s'abîmer dans la mer du Japon.

Kim Jong-un a fermement déclaré que le développement de ce missile représente un effort de défense pour la Corée du Nord, tout en affirmant que sa performance ne peut être ignorée par la communauté internationale. Ce tir de missile marque le premier essai d’un nouvel arsenal militaire en 2025, signalant une volonté assidue de la Corée du Nord de moderniser son équipement militaire, un point qui pourrait compliquer davantage les discussions diplomatiques avec les États-Unis.

En effet, les tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis ont été en hausse ces dernières années, et avec l'énoncé de Kim Jong-un, il devient clair qu'une reprise des négociations nécessite la reconnaissance des capacités militaires de la Corée du Nord. Historiquement, Donald Trump avait tenté de s'engager personnellement dans un dialogue avec Kim Jong-un, mais sans succès sur le désarmement nucléaire.

Alors que le pays a consolidé son statut de nation nucléaire en 2022, il a intensifié ses essais d'armements, défiant les sanctions imposées par l’ONU. Avec un traité de défense mutuelle signé avec la Russie, la position de Pyongyang sur l'échiquier politique mondial paraît désormais plus forte que jamais. Kim Jong-un semble vouloir orienter les discussions futures vers un contrôle des armements plutôt qu'une dénucléarisation totale, une tactique qui pourrait changer le cours des relations internationales dans les années à venir. La communauté internationale est donc en attente d'une réaction à ces provocations, alors que la sécurité de la région est en jeu.