Dans un contexte international tendu, Jean-Luc Mélenchon cherche à s'affirmer comme une voix présidentielle et à aborder les défis géopolitiques liés à la guerre en Ukraine. Le 10 mars, alors que Volodymyr Zelensky était attendu en Arabie Saoudite pour discuter des conditions d'un cessez-le-feu, Mélenchon a publié un long article de blog intitulé « Si tu veux la paix, organise-la ! ». Dans ce texte, il met en avant sa vision d'une réponse politique à la crise en Ukraine, soulignant notamment : « Il est important de préciser quelle serait notre réaction si nous étions au pouvoir. » Ce manifeste représente son cinquième écrit depuis l'échange entre Donald Trump et le président ukrainien à la Maison Blanche le 28 février.

Mélenchon se démarque du consensus ancré dans la politique française actuelle, s’opposant fermement à l’idée de renforcer l’Europe dans une dynamique de défense. Il avait déjà qualifié cette tendance de « catastrophe à portée de main », en dénonçant l’idée d’une économie de guerre. Par ailleurs, le 11 mars, lors d'une intervention sur Franceinfo, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI), a évoqué la nécessité d'une « politique de désarmement » entre les puissances impliquées dans le conflit, tentant de mettre sur un pied d'égalité l’Ukraine et la Russie.

Il est intéressant de noter que cette position de LFI pourrait provoquer un schisme au sein de la gauche française. De nombreux membres de partis de gauche s’inquiètent de cette prise de distance face aux solidarités traditionnelles envers l’Ukraine, d'autres parties mettant davantage l'accent sur la nécessité de soutenir Kiev face à l’agression russe. Ce débat souligne les fractures idéologiques croissantes et les divergences sur l'avenir de la défense européenne et la position à tenir sur le conflit ukrainien.

À l'heure où les tensions géopolitiques continuent d'escalader, la prise de position de Mélenchon et de LFI pourrait avoir des répercussions importantes sur les futures alliances politiques, tant en France qu'à l'échelle européenne. Rester à l'écart des discussions sur la défense pourrait également affaiblir leur position au sein de la gauche, leur coûtant potentiellement des soutiens. Alors que le conflit en Ukraine demeure un point névralgique de l'actualité internationale, la réponse de la France à cette crise pourrait redéfinir les dynamiques politiques, tant sur le plan intérieur qu'extérieur.