
"Jean Gabin est resté à Hollywood, c'est Jean Moncorgé qui se bat ici." Le célèbre comédien engagé dans la libération de la poche de Royan
2025-03-23
Auteur: Michel
Du 14 au 18 avril 1945, environ 25 000 soldats ont participé à la libération de la poche de Royan, un des épisodes marquants de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux, se trouvait l'illustre acteur Jean Gabin, l'un des rares artistes de son temps à avoir combattu sur le sol français.
Gabin, engagé dans les Forces Françaises Libres dès 1943, a rejoint la 2e Division Blindée (DB) du général Leclerc. Son fils, Mathias Moncorgé, se remémore : « Mon père est parti des États-Unis parce qu'il ne voulait pas contribuer à des productions cinématographiques pour l'occupant allemand. Il a d'abord été acteur à Hollywood avant de s'engager activement pour défendre son pays. »
En effet, c'est à Alger que commence son parcours militaire en tant qu'instructeur, avant de monter en première ligne comme chef de char en janvier 1945. Au cours de sa mission, Gabin a joué un rôle crucial lors de la libération de Colmar, et le 12 avril, il arrive à Saint-Jean-d'Angély. Son dévouement était tel qu'il a refusé de rester en retrait, affirmant qu'il souhaitait participer aux combats aux côtés de ses camarades.
Un proche, Patrick Glâtre, historien du cinéma, souligne l'importance de son rôle à Royan : « Il était chargé de prévenir une éventuelle attaque des Allemands venant de La Rochelle. » Reconnu sur le terrain, Gabin gardait son identité d'acteur en disant : "Jean Gabin est resté à Hollywood, c'est Jean Moncorgé qui se bat ici." Ce n'était pas qu'une simple phrase ; c'était une affirmation de son engagement réel au-delà de son statut de célébrité.
L'opération de libération a impliqué des milliers d'hommes et plus de 200 chars. Bien que Jean Gabin n'ait pas été en première ligne, sa présence et son entraînement au sein de la 2e DB étaient essentiels pour soutenir les efforts de combat. Comme le rappelle son fils, « il a combattu pendant 23 mois, loin des caméras et des projecteurs. »
Après la guerre, Gabin a fait un choix qui démontre humilité et conviction : il n'a jamais voulu jouer dans des films de guerre, refusant des rôles correspondant à son expérience militaire parce qu'il estimait que la guerre ne devait pas être banalisée. Son fils évoque ce côté de lui : « Il a toujours dit que la guerre, ce n'est pas du cinéma. »
En conclusion, Jean Gabin, alias Jean Moncorgé, n'était pas seulement un acteur de renommée internationale, mais également un homme déterminé à défendre la liberté de son pays à un moment où cela importait le plus. Sa mémoire perdure à travers les récits de ceux qui se souviennent de sa bravoure et de son engagement.