
« Je risquerai un AVC ou un infarctus à tout moment » : ces patients en détresse face à la pénurie de médicaments
2025-09-03
Auteur: Pierre
Des vies suspendues à des médicaments introuvables
À Langon, Jérôme Guillem, 58 ans, porte un lourd fardeau. En tant que maire et président de la Communauté de communes du Sud Gironde, il doit également faire face à une inquiétante réalité : "Sans filet", confie-t-il. "Depuis plus d'un mois, je n'ai plus mes médicaments et je risque un AVC ou un infarctus à tout moment. Je vis avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête."
Aux côtés de Jérôme, Christian Thomas de Pessac ressent la même angoisse. Avec un appel au secours lancé au ministre de la Santé et un collectif créé pour faire entendre leur voix, ces deux hommes illustrent le désespoir croissant de patients souffrant de maladies chroniques.
Une pénurie affectant des traitements vitaux
Les médicaments vitaux comme le Praluent de Sanofi et le Repatha d'Amgen sont en rupture de stock partout en France, alors qu'ils sont encore disponibles dans d'autres pays européens. Pour Jérôme et Christian, la situation est désespérée. Ils envisagent même d'aller en Espagne ou en Italie pour s'approvisionner.
L'angoisse d'un quotidien irrémédiable
Tous deux sont pourtant des exemples de bonne santé, avec des habitudes de vie irréprochables. Jérôme a connu un infarctus il y a trois ans ; Christian, directeur d'agence, a également souffert d'un malaise cardiaque. Les statines ne fonctionnant pas pour eux, c'est le Repatha qui a été leur bouée de sauvetage.
"Avec un retard de quinze jours pour ma piqûre de Repatha, j'ai perdu tout contrôle," se lamente Christian, qui a parcouru 100 km pour obtenir une dose. Mais que fera-t-il le mois prochain ? La tension monte.
Un appel désespéré au gouvernement
Jérôme Guillem multiplie les alertes auprès de ses contacts politiques pour faire pression sur le gouvernement. Malgré leurs efforts, les réponses tardent et les laboratoires menacent d'arrêter le remboursement. Qui peut se permettre de payer ces traitements hors de prix ?
La crainte s'intensifie face à la perspective d'une troisième molécule, traînant des négociations difficiles entre le ministère de la Santé et le laboratoire Novartis.
Une situation alarmante pour les patients et les professionnels de santé
Les cardiologues s'inquiètent, les pharmaciens sont sous pression, et les patients plongent dans la panique. "Aujourd'hui, on soigne moins bien qu'hier," déclare le Dr Marc Villacèque, cardiologue. Les alternatives thérapeutiques se font rares, laissant des milliers de patients dans l'incertitude.
Est-ce que la France, en quête d'une solution, est en train de devenir le pays d'Europe le moins bien soigné ? Les témoignages et l'angoisse des patients résonnent comme un appel à l'action.