JD Vance évoque Anton Chigurh, le tueur en série de « No Country For Old Men »
2024-11-10
Auteur: Philippe
États-Unis - Un présage intriguant pour l'avenir politique. Avec son élection largement victorieuse à la présidence, Donald Trump a désigné le sénateur de l'Ohio, JD Vance, comme colistier. Ce dernier s'apprête à entrer en fonction comme vice-président lors de l'investiture de janvier prochain. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter) le 8 novembre, Vance a voulu partager un message de bon sens avec ses abonnés, en se référant à un personnage de fiction notoire pour son impact troublant sur la psyché humaine.
« L'une des compétences les plus cruciales que je constate chez les individus qui réussissent est leur capacité à réévaluer constamment leurs hypothèses », a-t-il écrit. Il a ensuite précisé que ceux qui croyaient fermement que Trump perdrait la course présidentielle devraient se remettre en question concernant d'autres croyances sur le milliardaire new-yorkais. Une manière délicate d'inciter ses supporters à revoir leur jeu de réflexion, tout en citant de façon erronée un célèbre dialogue du roman de Cormac McCarthy. Vance a attribué à l'auteur la phrase suivante : « Si la règle que vous avez suivie vous a amené à cela, à quoi cette règle a-t-elle servi ? » Pourtant, il s'agit en réalité d'une citation de l'énigmatique Anton Chigurh, un personnage de tueur à gages dans le roman.
Chigurh, incarné de façon mémorable par Javier Bardem dans l'adaptation cinématographique des frères Coen en 2007, est un assassin psychopathe qui justifie ses actes par sa conviction de jouer un rôle dans le destin de ses victimes. Ce personnage est connu pour sa froideur et sa détermination, ce qui soulève des questions éthiques sur le libre arbitre et la moralité dans un monde brutal.
Dans le contexte de ses propos, JD Vance semble vouloir encourager l'idée que les opinions peuvent évoluer. « Peut-être que ceux qui vous ont induit en erreur sur les chances de Trump vous ont aussi induit en erreur sur d'autres sujets », a-t-il suggéré. Cela semble être une tentative de rallier les électeurs hésitants et de cultiver une ambiance de doute envers les médias et les analystes.
Il est intéressant de noter que Vance, aujourd'hui ardent défenseur du mouvement MAGA (Make America Great Again), avait par le passé été très critique envers Trump, le qualifiant d’« Hitler de l’Amérique » durant les premières années de son mandat. Ce retournement, tout comme ses références douteuses à un personnage si sombre, peut laisser perplexe quant à sa véritable position et à son authenticité.
La question reste : cette nouvelle approche de Vance par rapport à Trump et son usage d'une référence aussi macabre sont-ils des indicateurs d'un changement orchestre au sein du GOP ou simplement une manœuvre stratégique pour solidifier sa base électorale dans un climat politique polarisé?