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« J’ai tout vu sur les visages des Kouachi » : dix ans après la prise d’otage, Michel Catalano dévoile son terrifiant face-à-face avec les tueurs de Charlie Hebdo

2025-01-06

Auteur: Léa

Dix ans se sont écoulés depuis cette journée tragique du 9 janvier 2015, où Michel Catalano, imprimeur à Dammartin-en-Goële, a eu un face-à-face terrifiant avec Saïd et Chérif Kouachi, les meurtriers de l'édition de Charlie Hebdo. À l'époque, son imprimerie, où il avait passé tant de temps à travailler, a été anéantie lors de l'assaut du RAID et du GIGN, caractérisé par plus de 800 impacts de balles. Depuis cet événement traumatisant, Michel a lutté pour reconstruire sa vie et son entreprise, se battant sans relâche avec les assureurs pour faire face aux conséquences de cette journée de terreur.

L'idée d'écrire un livre a longtemps fait son chemin dans l'esprit de Michel. Mais au lieu d'un best-seller, il envisage un témoignage auto-édité, destiné à sa famille, un héritage pour ses petits-enfants. « Un témoignage d'un grand-père à ses petits-enfants. Après tout, je suis imprimeur », confie-t-il, avec un sourire mélancolique dans les yeux. Sa connaissance du choix du papier, de la couverture ou même de la couleur – il préfère une teinte crème – témoigne de son désir de prendre le contrôle de sa narration, de laisser une empreinte de son histoire.

Au fil des ans, il a répondu à de nombreuses interviews, où il a été confronté à des questions difficiles : « Pourquoi ? », « Comment ? », « Et si ? ». Ces interrogations le hantent, mais il a également trouvé un certain apaisement dans le partage de son histoire. Aujourd'hui, Michel Catalano est devenu une figure symbolique de résilience, œuvrant non seulement pour sa propre guérison, mais pour rappeler l'importance de la liberté d'expression, au sein d'une société parfois fracturée par la violence.

Il demeure un fervent défenseur des valeurs républicaines et continue d'effectuer des interventions dans des écoles, où il parle de son expérience, espérant sensibiliser la jeunesse aux dangers de l'extrémisme et de la haine. Son récit est un puissant rappel que, même face à l'horreur, la détermination à reconstruire et à partager son histoire peut offrir une lueur d'espoir dans les moments les plus sombres.