Nation

IVG : Les Manifestations pour des Garanties à Travers la France

2024-09-28

Alors que l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) a été inscrite dans la Constitution il y a six mois, des rassemblements ont eu lieu ce samedi à Paris et dans d'autres villes à l'occasion de la Journée internationale du droit à l'avortement. Les groupes manifestants demandent au nouveau gouvernement de Michel Barnier des "garanties" concrètes pour l'accès à ce droit fondamental.

À Paris, le rassemblement s'est tenu à 14h30 à Port Royal, organisé par le collectif "Avortement en Europe, les femmes décident", qui réunit des associations féministes et des syndicats tels que le Planning Familial et la CFDT. Ce collectif a rappelé dans un communiqué que l'inscription de l'IVG dans la Constitution est une avancée notable, mais qu'elle "ne suffit pas" à garantir un accès équitable.

En effet, les manifestants insistent sur le fait que les conditions d'accès à l'IVG pourraient encore être remises en question. Ils soulignent également le manque de ressources – tant humaines que matérielles – et la persistance de la clause de conscience qui permet aux professionnels de santé de refuser de pratiquer des IVG.

Le collectif exige un accès à l'IVG "sur tous les territoires" et la garantie d'un choix de méthode (chirurgicale ou médicamenteuse). Ils appellent également à une amélioration de l'éducation à la vie affective et sexuelle dans les établissements scolaires, et à des mesures pour contrer les "activistes anti-IVG" qui diffusent de fausses informations sur Internet.

D'après une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), 243.623 IVG ont été déclarées en France en 2023, soit une augmentation de 8.600 cas par rapport à 2022. Cependant, un baromètre Ifop, commandé par le Planning Familial, révèle que 89% des Français estiment que des freins subsistent encore, notamment liés aux délais d'attente et à l'accès aux services de santé.

En effet, plus de la moitié des femmes ayant avorté dans un établissement de santé (54%) ont dû attendre plus de sept jours pour obtenir un rendez-vous, alors que la Haute Autorité de Santé recommande un délai de cinq jours maximum. La nouvelle secrétaire d'État chargée de l'Égalité femmes-hommes, Salima Saa, a souligné qu'il reste de nombreux obstacles et que des solutions doivent rapidement être mises en place.

D'un autre côté, l'association Alliance Vita, qui s'oppose à l'avortement, affirme que l'accès à l'IVG a été "simplifié, voire banalisé" en raison de la suppression des délais de réflexion et de la possibilité de recourir à la télémédecine pour les IVG médicamenteuses. Dans ce contexte, le gouvernement de Michel Barnier, perçu par certains comme étant "réactionnaire", a affirmé que tous les "droits acquis", en particulier en matière d'avortement, seraient "intégralement préservés".