Technologie

ITER : Le projet énergétique qui va changer le monde s’accélère !

2025-04-15

Auteur: Pierre

Une livraison décisive à ITER

Dans le sud de la France, sur le chantier colossal d’ITER (Réacteur thermonucléaire expérimental international), un événement marquant vient de se produire. Un convoi spécial a récemment livré le dernier composant du système d’alimentation magnétique, développé par la Chine. Cet élément est essentiel au fonctionnement futur de ce « Soleil artificiel ».

ITER : Un rêve devenu réalité

Lancé dans les années 1980, ITER est bien plus qu’un simple projet ; c'est une collaboration entre sept grandes puissances mondiales : l'Union européenne, la Chine, les États-Unis, la Russie, le Japon, l'Inde et la Corée du Sud. L'objectif ? Maîtriser la fusion nucléaire, ce processus qui alimente les étoiles, afin de créer une source d’énergie propre, inépuisable et sécurisée.

À la différence de la fission nucléaire, qui produit des déchets à longue durée de vie, la fusion ne génère ni déchets toxiques ni gaz à effet de serre. En fusionnant des noyaux légers comme l'hydrogène pour former des noyaux plus lourds, elle libère une quantité phénoménale d'énergie.

Le défi technologique d’ITER

Reproduire sur Terre les conditions extrêmes du cœur du Soleil est un défi technologique de grande envergure. C’est ici que les systèmes magnétiques d’ITER jouent un rôle impressionnant.

Un système magnétique innovant de Chine

Conçu par l’Institut de physique des plasmas de l'Académie chinoise des sciences, le système d’alimentation magnétique livré est le plus avancé jamais fourni par la Chine pour un projet international. Composé de 31 ensembles monumentaux pesant 1 600 tonnes au total, certains d'entre eux mesurent jusqu'à 15 mètres de diamètre.

Ces composants sont conçus pour alimenter et refroidir les aimants supraconducteurs d'ITER. Ils permettent de confiner et de maîtriser le plasma brûlant à l'intérieur du réacteur, garantissant ainsi le maintien de la réaction de fusion.

La Chine, pionnière de la fusion nucléaire

La Chine ne se limite pas à sa collaboration avec ITER. Avec son réacteur EAST (Tokamak supraconducteur avancé expérimental), elle fait également des avancées remarquables dans le domaine de la fusion nucléaire. En janvier dernier, EAST a établi un nouveau record mondial en maintenant un plasma confiné pendant 1 066 secondes, soit presque 18 minutes.

Vers une nouvelle ère énergétique

Avec cette livraison, tous les éléments nécessaires au système magnétique d’ITER sont désormais en place. Cela marque le début d'une phase critique : la préparation du premier plasma, prévue dans les années à venir. Ce sera une première historique où ITER tentera de déclencher la fusion dans des conditions réelles.

Si cette expérience réussit, ITER pourrait devenir le premier réacteur nucléaire à fusion capable de produire plus d'énergie qu'il n'en consomme, ouvrant ainsi la porte à une nouvelle ère énergétique.

Une promesse d'énergie propre à portée de main ?

Avec un coût estimé à plus de 25 milliards de dollars, ITER n’est pas qu’un rêve scientifique, c'est un véritable pari pour l’avenir de l’humanité. Maîtrisée à grande échelle, la fusion nucléaire pourrait remplacer les énergies fossiles, réduire notre empreinte carbone et assurer l’indépendance énergétique pour les générations futures.

Grâce à la Chine, une pièce maîtresse a été ajoutée à ce colossal puzzle.