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ITER : La Fusion Nucléaire à Portée de Main !

2025-05-02

Auteur: Léa

Un réacteur situé au cœur du sud de la France pourrait bien révolutionner notre approche de l'énergie. Actuellement, ce sont les aimants d'ITER, un projet colossal, qui retiennent toute l'attention.

Imaginez un cylindre d’acier titanesque, capable de « soulever un porte-avions ». Ce n’est pas une exagération, mais bien une réalité qui s’écrit à Saint-Paul-lez-Durance, où le projet ITER, le plus ambitieux en matière de fusion nucléaire, prend forme depuis 2006. Avec l’achèvement récemment du dernier module de son aimant central, ITER franchit une étape décisive vers son objectif : produire une énergie propre, sûre et inépuisable. Mais entre espoir et concrétisation, un gouffre technique et temporel demeure.

ITER : En Route vers la Fusion Nucléaire

Le but ultime d’ITER est de maîtriser la fusion des noyaux d’hydrogène afin de reproduire les réactions qui se déroulent au cœur du Soleil. L'enjeu ? Produire une énergie colossale sans déchets radioactifs durables ni émissions de CO₂. Cependant, le défi est monumental : il faut atteindre des températures de 150 millions de degrés Celsius, soit dix fois plus chaudes que le noyau solaire, tout en maintenant cette température à l’aide de gigantesques aimants.

Unis, l’Europe, les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, la Corée du Sud et le Japon collaborent sur ce projet titanesque. Cette coopération internationale, saluée par Pietro Barabaschi, directeur général d’ITER, est d'autant plus précieuse dans le contexte géopolitique actuel. En effet, la véritable révolution énergétique se dessine ici.

Le Solénoïde Central : Un Monstre Magnétique

Le solénoïde central d’ITER, haut de 18 mètres et pesant 1 000 tonnes, est désormais l’aimant supraconducteur le plus puissant au monde ! Avec un champ magnétique de 13 teslas, soit 280 000 fois celui de la Terre, il est crucial pour le confinement du plasma dans le tokamak. Alain Bécolet, le directeur scientifique du projet, exprime sa joie : « L’ensemble de l’aimant ITER est désormais fabriqué ! »

Cette pièce monumentale a été assemblée aux États-Unis avant d’être rapatriée en France. Elle représente l’élément clé d’un système magnétique complexe, indispensable pour toute fusion contrôlée. En d'autres termes, ITER vient de renforcer la structure dorsale de cette incroyable machine.

Retards et Incertitudes : Vers un Rêve Suspendu

Cependant, ce progrès technique n’éclipse pas les réalités moins reluisantes du chantier. Depuis son lancement, ITER a été marqué par des délais et des dépassements budgétaires considérables. Initialement prévu pour une mise en service dès 2025, le projet a désormais repoussé la production de son premier plasma à 2033, accusant un retard de huit années. La mise en pleine puissance énergétique, quant à elle, est désormais attendue pour 2036.

Avec un coût qui flirte avec les 5 milliards d’euros supplémentaires, le chemin jusqu’à la fusion nucléaire contrôlée est parsemé d’embûches. Bien que l’objectif théorique soit inchangé, il faudra encore patienter au moins une décennie avant de pouvoir mesurer les fruits de cet exploit.