Monde

Israël : l'opposition appelle à une grève générale face à la défiance de Netanyahou envers la justice

2025-03-22

Auteur: Pierre

Appel à la grève générale

Le leader de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a lancé un appel retentissant samedi à une grève générale si le Premier ministre Benjamin Netanyahou choisit d'ignorer l'avis de la Cour suprême, qui a suspendu la décision controversée du gouvernement de destituer le chef du Shin Bet, Ronen Bar. Lors d'une mobilisation massive rassemblant des milliers de manifestants à Tel-Aviv, Lapid a déclaré que si le gouvernement du 7 octobre refusait de se conformer à cette décision judiciaire, il serait considéré comme un « gouvernement hors-la-loi ».

« Si cela se produit, tout le pays doit s'arrêter », a averti Lapid, ajoutant que les institutions essentielles, y compris l'économie, le Parlement, et même les écoles, doivent participer à cette grève, mais que le « système de sécurité » doit rester opérationnel. Cette déclaration survient dans un contexte de mécontentement croissant et de manifestations, où des pancartes provocatrices telles que « Plus de sang versé » et « Stop à la guerre, maintenant ! » ont été brandies, appelant à assurer la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, une préoccupation majeure pour de nombreux Israéliens.

Réaction de Netanyahou et décision de la Cour suprême

La Cour suprême a non seulement suspendu la décision de limogeage de Ronen Bar, mais a également programmé une audience pour examiner les recours déposés contre cette décision avant le 8 avril prochain. Cependant, malgré ce revers judiciaire, Netanyahou reste inflexible. Dans un message vidéo, il a réitéré sa position, affirmant que Bar ne resterait pas en poste et qu'il n'y aurait pas de guerre civile en Israël, un commentaire qui a provoqué colère et indignation parmi ses détracteurs.

Controverses autour du limogeage de Bar

Le limogeage de Bar est particulièrement controversé, en raison d'allégations selon lesquelles il aurait été motivé par des conflits d'intérêts. Des critiques au sein du parti Yesh Atid de Lapid affirment que cette décision fait écho à des suspicions de corruption concernant des proches du Premier ministre dans un scandale médiatique connu sous le nom de « Qatargate », ainsi qu'à des échecs sécuritaires tragiques lors de l'attaque du 7 octobre, considéré comme la journée la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Tensions politiques et manifestations à venir

Parallèlement, la situation politique se complique. Netanyahou envisage de destituer la procureure générale, Gali Baharav-Miara, qui joue également le rôle de conseillère juridique du gouvernement. Baharav-Miara a prévenu le Premier ministre que sa décision de la Cour suprême l'interdisait temporairement de nommer un nouveau directeur pour le Shin Bet. Une manifestation en opposition à la destitution de la procureure générale est prévue ce dimanche devant la Knesset, le Parlement israélien, et près de la résidence privée de Netanyahou à Jérusalem. Ce climat tendu témoigne également d'une inquiétude plus large concernant la direction future d'Israël, alors que de nombreux citoyens s'interrogent sur l'état de la démocratie dans le pays.