
INTERVIEW. Endométriose en France : les annonces marquantes de la ministre Catherine Vautrin
2025-03-27
Auteur: Emma
L'endométriose est désormais un sujet brûlant en politique. Cette maladie, qui touche au moins une femme sur dix, a souvent été négligée, voire méprisée, entraînant un manque de soins adéquats. À une époque où les luttes pour les droits des femmes sont au premier plan, il est devenu impératif pour le gouvernement de faire de cette pathologie l'une de ses priorités. En 2022, l'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, a lancé la première stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, en collaboration avec le ministère de l'Éducation nationale. À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a donné des nouvelles prometteuses lors de sa visite en Nouvelle-Aquitaine, notamment à Bordeaux et dans les Landes.
L'évolution des soins et des diagnostics
La ministre a évoqué des avancées notables dans la prise en charge des femmes depuis l'instauration de la stratégie nationale. "Nous voyons une évolution favorable, notamment en ce qui concerne le diagnostic précoce et l'accès aux soins spécialisés. En Nouvelle-Aquitaine, environ 225 000 femmes sont touchées par cette maladie, mais le diagnostic reste un défi, avec un délai moyen de sept ans. Ce retard peut avoir des conséquences graves, surtout quand on sait que 40 % des femmes atteintes souffrent d'infertilité."
Un engagement régional fort
La Nouvelle-Aquitaine joue un rôle clé dans ce combat. La région a été pionnière en ouvrant une filière dédiée à la prise en charge de l'endométriose via l’Afena [Association filière endométriose Nouvelle-Aquitaine], qui regroupe 371 professionnels de santé. Cette journée a également vu la signature d'une convention innovante entre l'Afena, l'ARS [Agence régionale de santé] et le rectorat de l'Académie de Bordeaux, incluant la sensibilisation sur l'endométriose dans les collèges et lycées. "Informer, c'est essentiel pour favoriser un diagnostic précoce", a souligné la ministre.
Formation des professionnels
La ministre a aussi annoncé un plan de formation pour tous les professionnels de santé sur l'endométriose. Cela inclura l'intégration de la prévention dans la rémunération des professionnels de santé afin d'encourager un meilleur diagnostic. Cette initiative sera étendue à toutes les communautés professionnelles territoriales de santé à travers la France.
Soutien aux tests salivaires innovants
Catherine Vautrin a également rappelé la prise en charge expérimentale de tests salivaires Endotest dans 100 centres en France, ce qui représente une avancée significative sur le diagnostic de la maladie. Avec cette initiative, le gouvernement espère étendre le cadre aux 25 000 femmes testées pour permettre un remboursement par la Sécurité sociale. Ces tests sont essentiels, surtout dans les cas où les examens cliniques et les imageries ne fournissent pas de réponses concluantes.
Nouveaux centres d'expertise chirurgicale
Enfin, pour parler des interventions chirurgicales, la ministre a déclaré que le gouvernement envisage de labelliser de nouveaux centres experts en endométriose. Actuellement, deux centres sont déjà labellisés en Nouvelle-Aquitaine, mais ce projet vise à améliorer l'accès aux soins à l'échelle nationale. Les premières labellisations sont espérées d'ici 2026.
Cette série d'annonces souligne l'engagement croissant du gouvernement à lutter contre l'endométriose et à garantir une meilleure qualité de vie pour les femmes concernées. La mobilisation est plus que jamais nécessaire, et les efforts réalisés dans cette région pourraient bien servir de modèle pour d'autres départements.