ESPAGNE - Un geste décisif pour apaiser la colère des sinistrés. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a annoncé le mardi 5 novembre un plan d’urgence ambitieux destiné à aider les habitants et entreprises touchés par des inondations historiques et meurtrières qui ont dévasté le sud-est du pays. Ce plan intervient dans un contexte où les habitants de la région de Valence, la plus gravement affectée, expriment leur frustration envers les autorités locales et nationales, qu’ils accusent d’abandon.

Pedro Sánchez a présenté une liste d’aides après le Conseil des ministres, précisant que « l’investissement total de toutes ces premières mesures » dépassera « 10,6 milliards d’euros ». Cette aide comprendra des subventions directes ainsi que des réductions fiscales pour les entreprises et les particuliers. Au total, environ « 65 000 travailleurs indépendants » et « 30 000 entreprises » devraient bénéficier de ce soutien.

Le Premier ministre a également annoncé l’instauration d’une ligne de crédits de cinq milliards d’euros pour soutenir les PME, les travailleurs indépendants et les familles, inspirée par les initiatives mises en place durant la pandémie de COVID-19.

L’exécutif a officiellement déclaré, le même jour, l’état de catastrophe naturelle dans les zones touchées, s’engageant à couvrir « 100 % » des dépenses urgentes engagées par les municipalités pour venir en aide aux sinistrés et déblayer les rues.

Un plan contre le changement climatique

En plus de ces mesures immédiates, Pedro Sánchez a souligné que le gouvernement travaillait sur un plan à long terme pour la région, comprenant à la fois un plan de « reconstruction » des zones sinistrées et un plan de « transformation », jugé « nécessaire » pour préparer la région aux défis liés à « l’urgence climatique ». Un aspect crucial, car les experts avertissent que de tels événements extrêmes pourraient devenir plus fréquents à l'avenir.

Bien qu'aucun chiffre global n'ait encore été fourni concernant les coûts de cette catastrophe, les principaux acteurs économiques s'attendent à une facture exorbitante. Le président de la Chambre de commerce de Valence, José Vicente Morata, a d’ores et déjà déclaré que l’impact sur les entreprises de la région sera « bien supérieur à 10 milliards d’euros ». Le Ministère des Transports, suite à une réunion avec les parties prenantes, a estimé à 2,6 milliards d’euros les « investissements nécessaires » pour reconstruire le réseau de transports, soulignant que cette estimation reste « provisoire ».

« Nous allons faire face à la catastrophe la plus significative jamais connue en Espagne en matière de climat », a insisté la présidente de la fédération des assureurs Unespa, Mirenchu del Valle. Le tragique bilan humain des intempéries s’élève à 218 morts, un chiffre qui souligne l’urgence d’une réponse rapide et efficace et la nécessité d’une prise de conscience nationale sur la résilience face aux catastrophes futures.