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Immigration : un plongeon spectaculaire des entrées irrégulières dans l’UE en 2024

2025-01-14

Auteur: Jean

En 2024, le nombre d’entrées irrégulières dans l’Union européenne (UE) a chuté à son niveau le plus bas depuis 2021, selon les chiffres publiés par l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex). Avec plus de 239 000 entrées irrégulières, cela représente une baisse marquée de 38% par rapport à l’année précédente.

Cette diminution record est principalement attribuée à une surveillance policière accrue sur des routes migratoires essentielles, en particulier celles empruntées via la Méditerranée centrale et les Balkans occidentaux. Bien que la pression migratoire demeure, Frontex souligne que la coopération renforcée entre l’UE et ses partenaires a permis de décroître significativement ces flux. La route des Balkans occidentaux a connu une réduction impressionnante de 78%, en grande partie grâce aux efforts des États de la région pour maîtriser les passages irréguliers.

Un regard plus attentif sur les données révèle que le nombre d'arrivées par la Méditerranée centrale a également plongé de 59%, en raison d'une diminution des départs de Tunisie et de Libye. Toutefois, cette route reste la deuxième plus fréquentée, avec environ 67 000 traversées. Dans un twist intrigant, l'Espagne est devenue le principal point d'entrée pour les migrants, accentuant les inquiétudes concernant les traversées périlleuses des Canaries. En effet, ces îles ont enregistré une hausse de 18% des arrivées, atteignant un total alarmant de près de 47 000, le chiffre le plus élevé depuis la compilation des données par Frontex en 2009.

Les répercussions des conflits géopolitiques et des dynamiques régionales se manifestent également sur les flux migratoires. Le directeur exécutif de Frontex, Hans Leijtens, a mis en lumière l'émergence de nouveaux défis, notant que les réseaux de passeurs adaptent leurs stratégies face à cette situation en constante évolution. À ce titre, la violence des passeurs sur la route des Balkans occidentaux préoccupe de plus en plus les autorités.

De manière plus inquiétante, Frontex a révélé une multiplication par trois des migrants aux frontières orientales de l’UE, avec une concentration sur la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Cette situation a suscité des accusations envers la Russie et Minsk d'avoir instrumentalisé la migration comme un moyen de déstabiliser l'Europe. En réponse, la Commission européenne a suggéré que les États membres puissent restreindre temporairement les droits des demandeurs d'asile, pointant notamment du doigt les manœuvres russes et biélorusses.

Dans cette dynamique, le premier ministre polonais a récemment affirmé que le droit d’asile est maintenant utilisé par les « ennemis de la Pologne », ajoutant que l’afflux massif de migrants depuis 2021 – en particulier ceux venant du Moyen-Orient et d'Afrique – met à rude épreuve les systèmes d'accueil de son pays.