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"Ils nous ont pris pour des chiens": les salariés Michelin de Cholet en grève pour sauver leur usine

2024-11-07

Auteur: Marie

Alors que Michelin, le géant français du pneu, a annoncé la fermeture de deux de ses usines dans le Morbihan avant 2026, les employés de l'usine de Cholet intensifient leur mouvement de protestation contre cette décision jugée injuste. Une manifestation massive est prévue ce vendredi, attirant l'attention sur le désespoir des travailleurs.

La grève a débuté dans la nuit du mardi 5 novembre, suite à l’annonce d’un plan social affectant non seulement leur site à Cholet, mais également celui de Vannes. Cette décision met en péril 1.254 emplois dans la région, provoquant une onde de choc émotionnelle parmi les salariés. Éric Mariel, 61 ans, témoigne : "Michelin, c’est une famille, maintenant on la détruit."

Gregori Garcia, un autre salarié, exprime sa frustration : "Cela fait plus d'un an qu'on ne veut rien nous dire (...) et du jour au lendemain, en 10 minutes c'est fait. Ils nous ont vraiment pris pour des chiens!" Son indignation reflète le sentiment général d’abandon et de mépris ressenti parmi les employés.

La situation économique actuelle est préoccupante. Michelin justifie ces licenciements par une chute des ventes de pneus pour camions et utilitaires, en grande partie due à la concurrence asiatique de plus en plus agressive, ainsi qu'à la "dégradation de la compétitivité de l'Europe". La direction promet d'accompagner les employés vers d'autres opportunités, tant internes qu'externes, ainsi que des pré-retraites, mais cette promesse est accueillie avec scepticisme.

"Il n'est pas question que quiconque se retrouve à France Travail alors que Michelin est un groupe milliardaire", déclare Bastien You, délégué CGT Michelin, qualifiant ces offres d’un "mensonge".

Dans le cadre des répercussions économiques plus larges, la critique s'intensifie envers des entreprises comme Auchan, qui a également annoncé la suppression de 2.400 emplois. Le Premier ministre s'interroge sur la manière dont ces entreprises ont géré l'argent public qui leur a été donné.

Les événements récents mettent en lumière non seulement la crise chez Michelin, mais aussi une tendance alarmante dans le paysage industriel français, où la protection des employés semble souvent sacrifiée sur l’autel de la rentabilité. Les salariés de Cholet et d'ailleurs sont déterminés à ne pas se laisser faire et à se battre pour leurs droits.