Divertissement

«Il m'a giflé, j'étais paralysée» : témoignages choquants d'actrices devant la commission sur les violences

2025-04-06

Auteur: Chloé

«La violence s’incruste en vous et vous détruit de l’intérieur» : ces mots poignants de l’actrice Nina Meurisse résonnent tristement parmi les nombreux témoignages entendus par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences sexuelles, sexistes et psychologiques dans le secteur culturel. Ce mercredi, la commission va dévoiler ses conclusions après plusieurs mois de travaux marqués par la libération de la parole de multiples actrices.

Nina Meurisse a évoqué son premier tournage à l’âge de dix ans, où elle a été confrontée à une scène de viol. «Je vois arriver en courant un jeune acteur, qui me saute dessus, me prend la poitrine et essaie de soulever ma robe. (…) Je suis paralysée», confie-t-elle. Elle se souvient également d’une scène de représentation sexuelle tournée à sa majorité, avec un partenaire bien plus âgé, qui était «de l’âge de son père». «Il décide de ne pas mettre de peignoir entre les prises et doit me dire de me mettre à genoux pour lui faire une fellation. Moi, je dois hésiter, alors il me donne une gifle. Il commence à improviser, me maintenant au sol avec une grande force, je me fais très mal au genou», raconte-t-elle, les larmes aux yeux. Le réalisateur et les techniciens, émus, ont voulu refaire la scène, la jugeant belle pour le film.

Anna Mouglalis a également partagé une expérience traumatisante. Lors d’un tournage, elle avait des réticences à apparaître nue. «Je pensais que l’angle de la caméra exposerait mon intimité. Quand j’ai vu le résultat, je me suis indignée que le plan ait été conservé, et en plus utilisé dans la bande-annonce», a-t-elle déclaré, soulignant le manque de respect pour sa dignité.

Un autre incident malheureux est survenu lorsqu’elle a été frappée. «L’acteur était déjà sous l’influence de l’alcool dès le petit-déjeuner, et au moment de la scène, il m’a mise une droite. Le réalisateur a continué à tourner comme si de rien n’était», poursuit-elle, dénonçant l’ambiance toxique du tournage.

Sara Forestier a quant à elle témoigné de sa première audition à 13 ans, où elle a refusé de réaliser une scène humiliant en raison de ses limites personnelles. «On m’a demandé de retirer ma culotte et de la faire tournoyer, j’ai dit non et je suis partie», raconte-t-elle. Plus tard, à 15 ans, elle se souvient d’un réalisateur qui lui a fait des propositions inappropriées, lui mettant mal à l’aise sur le plateau.

L’une des expériences les plus marquantes qu’elle partage est celle où elle a été giflée par un acteur, Nicolas Duvauchelle, alors qu’elle sortait de l’hôpital après une complication liée à une grossesse. «On a essayé de me dissuader de porter plainte et on m’a accusée d’avoir donné la gifle», se remémore-t-elle, en expliquant les répercussions psychologiques que cela a eu sur elle. «J’étais littéralement à terre, en larmes, en train de repenser à ce moment», souligne-t-elle, illustrant la profonde douleur que ces événements lui ont causée.

Cette enquête parlementaire, créée en octobre 2023, a entendu des actrices, des techniciennes, des réalisatrices et différents acteurs du milieu culturel pour mettre en lumière ces violences inacceptables. Le rapport final, qui sera présenté le 9 avril 2025, devrait proposer des recommandations pour prévenir ces violences, encadrer les tournages, renforcer les procédures de signalement, et améliorer la prise en charge des victimes. Selon la présidente de la commission, la députée écologiste Sandrine Rousseau, il est crucial de «transformer en profondeur un secteur longtemps marqué par l’impunité et le silence», afin de protéger les femmes et de garantir un environnement de travail sain.