« Igor et Grichka aspiraient à transformer cette maison en un espace accessible à tous, où passé et futur se rencontrent, liant histoire et innovation scientifique. »

Le château d'Esclignac a été un terrain de jeu incroyable pour les jumeaux Bogdanov, qui évoquent une vie bohème et rustique dans cet endroit riche en histoires. Leur grand-père, Youra, un réfugié russe, s’y était établi et cultivait son potager. « Ils ont acheté Esclignac à crédit, ce qui était audacieux vu que les taux d'intérêt étaient alors à 13,5 % ! Ils ont toujours pensé en grand », déclare Wenceslas, l'un des enfants. Cette maison historique, liée aux origines aristocratiques de leur famille avec une grand-mère comtesse de l’Empire austro-hongrois, a également été le refuge de nombreux souvenirs.

La figure maternelle, Istenne, a été une source d’inspiration pour Igor et Grichka, leur enseignant la culture, l'art et même la science. Leur chagrin après la perte de leur grand-mère et de leur mère les a conduits à chercher un nouvel espace rempli de magie et d'imaginaire. « La porte médiévale de leur château devenait une alchimie temporelle pour eux », raconte un proche.

Les jumeaux, célèbres pour leur émission culte « Temps X », ont toujours eu un regard tourné vers l’avenir tout en étant ancrés dans le passé. Les valeurs médiévales et le désir d’en faire un lieu d’échange culturel sont au cœur de leur vision. « Ils cherchaient à rassembler les gens autour d’événements, à partager leur passion pour l’art et la science, même si cela a souvent manqué de gestion », explique Sasha, leur enfant.

L’héritage laissé par Igor et Grichka a été bouleversé par leur perte successive. « Nous faisons face à une situation alarmante. Esclignac est dans un état critique et nécessite une restauration urgente. Pendant deux ans et demi, notre impasse juridique nous a empêchés d’agir », déclare Anna-Claria.

Les trois enfants – Sasha, Anna-Claria et Wenceslas – ont vu leur union renforcée par cette épreuve. Ils souhaitent préserver l’héritage de leur père ainsi que celui de leur oncle pour leurs frères plus jeunes, Constantin et Alexandre. Chacun a sa propre voie artistique : Anna-Claria réalise son premier long-métrage, Sasha est cofondatrice d’une école inclusive, et Wenceslas travaille sur un projet musical.

Confrontés à une succession complexe, ils s’intéressent à l’avenir d’Esclignac, une partie intégrante de leur histoire et de leurs racines. « Au-delà des pierres, c’est une question d'identité », soulignent-ils, déterminés à offrir un espace culturel, un lieu de rencontre pour les artistes et les scientifiques. Ils imaginent des événements, des résidences artistiques, et des activités immersives pour les nouvelles générations.

Leur objectif est ambitieux : restaurer le château, dont l'estimation de travaux excède 10 millions d’euros. La situation est critique, et ils doivent réunir rapidement 2 millions d’euros pour sécuriser le bâtiment. En parallèle, ils espèrent établir des partenariats avec la région et des fonds culturels pour revitaliser le lieu, le transformant en un pôle d’innovation artistique.

Dans une époque où la rapidité prévaut, ils considèrent qu'il est essentiel de protéger et de valoriser des lieux comme Esclignac. Prêts à engager cette bataille pour la sauvegarde de leur patrimoine, les enfants des Bogdanov voient en Esclignac non seulement un héritage familial, mais aussi un avenir à bâtir auprès des générations à venir. Leur rêve est de fêter le millénaire du château en 2034, un symbole d'union entre tradition et avenir.