Nation

"Humainement, c'est insupportable !" : Manon Corbière, la Nîmoise bloquée à Mayotte, enfin de retour en métropole

2024-12-29

Auteur: Emma

Contexte de la visite gouvernementale à Mayotte

Le Premier ministre François Bayrou et plusieurs membres de son gouvernement se rendront ce lundi 30 décembre à Mayotte pour soutenir une population durement touchée par le cyclone Chido, qui a dévasté l'île le 14 décembre dernier.

Cette visite sera observée de loin par Manon Corbière, une Nîmoise qui a été coincée à Mamoudzou suite à la catastrophe. Elle pourra enfin prendre un vol vers la métropole ce dimanche après-midi, après avoir attendu deux longues semaines malgré ses multiples appels à la préfecture de Mayotte.

"C'est très dur humainement de voir une telle misère. Mon dossier est soi-disant non prioritaire", a-t-elle déploré samedi dernier.

Identité et situation de Manon Corbière

D'origine gardoise et œnologue de profession, Manon est enfin sur le point de quitter ce véritable cauchemar. Elle se rend compte qu'elle a eu beaucoup de chance comparativement à ceux qui ont tout perdu sur place.

Inscription pour un vol vers La Réunion

Pour rentrer chez elle à Nîmes, Manon avait tenté de s'inscrire pour un vol vers La Réunion, avant de rejoindre la métropole. Malheureusement, à sa grande surprise, elle a appris qu'elle ne figurait pas sur la liste des passagers prioritaires.

“Cela fait dix jours que j’ai pris contact, et je n’ai toujours pas reçu d’appel. Qu'est-ce que je peux faire de plus, à part me casser une jambe ?” s’indigne-t-elle.

Situation à l'aéroport de Mayotte

La situation à l'aéroport de Mayotte a été chaotique, avec des étrangers évacués par leur consulat et les malades ayant eu priorité. D'autres personnes attendaient désespérément leur tour pour obtenir une place sur un vol.

Le voyage de Manon à Mayotte

Manon, arrivée à Mayotte le 11 décembre pour rendre visite à une amie enseignante, devait initialement poursuivre son voyage vers la Tanzanie. Cependant, tout a basculé avec le cyclone Chido.

"Mon amie vit à Mamoudzou dans les hauts vallons, une zone relativement épargnée par le cyclone. Nous avons juste eu de l'eau dans l’appartement," explique-t-elle.

Les dégâts causés par le cyclone

Après la catastrophe, Manon a pris conscience de l’ampleur des dégâts à Mamoudzou : "Des bâtiments récents n’avaient plus de toiture ni de façades. Le paysage était désastreux : des maisons détruites, des villages anéantis. Les habitants sont choqués et dévastés par cette tragédie."

La réponse des habitants

Dès le lendemain du cyclone, certains habitants ont commencé à collecter des tôles pour se construire des abris précaires. Même si Manon et son amie ont eu la chance de bénéficier de l'électricité et de l'eau quelques jours plus tard, la situation était désespérante pour de nombreux autres.

L'appartement de Manon était relié au réseau électrique de la prison, ce qui leur a permis d'accéder à l'électricité rapidement.

Courses et pénurie alimentaire

Manon a également fait des courses dans des supermarchés pour récupérer des denrées alimentaires essentielles. "C'était la lutte pour obtenir des ressources de base : du riz, des pâtes, de la farine. Je devais faire des réserves d'eau avec des cuves de chantier. Nous avons rencontré des personnes qui avaient tout perdu, c'était l'anarchie totale," témoigne-t-elle.

Témoignages et émotions de Manon Corbière

Elle est profondément touchée par la souffrance des habitants, qui ont dû endurer des conditions inhumaines et qui se battent pour leur survie quotidienne.

"C’est horrible de voir des gens vivre dans une telle misère. La seule chose que je souhaite maintenant, c'est retrouver ma famille et rentrer au Gard, loin de ce cauchemar," conclut Manon, émue, à l'approche de son retour vers la métropole.