Et si l'hibernation, ce phénomène fascinant observé chez les écureuils à treize bandes, pouvait offrir des solutions révolutionnaires pour guérir des maladies comme Alzheimer, l'anorexie et le diabète? Sous la houlette d'Elena Gracheva, professeure de physiologie cellulaire et moléculaire à l'université de médecine de Yale, une équipe de chercheurs explore les mécanismes biologiques de l'hibernation, avec l'espoir de transposer ces découvertes au bénéfice de la santé humaine et de l'exploration spatiale.

Des capteurs de température ont été implantés chez les écureuils pour analyser en profondeur leurs phases d'hibernation. Les résultats sont surprenants : lorsque ces animaux entrent dans un état de torpeur, leur métabolisme s'effondre de 90 à 95 %, et leur température corporelle chute à environ 4°C. À tel point que leur fréquence cardiaque et leur activité cérébrale deviennent à peine détectables, nous plongeant dans un état qui ressemble davantage à un coma qu'à un simple sommeil.

Il est cependant essentiel de savoir que ces animaux ne sont pas inactifs. En effet, même pendant leur hibernation, ils se réveillent toutes les deux à trois semaines pour plusieurs heures ou quelques jours, gérant leurs besoins physiologiques et leur alimentation. Chaque épisode de réveil entraîne une perte de graisse d'environ 4 grammes, preuve que leur corps s'adapte dynamiquement plutôt que de simplement s'éteindre.

L'idée que les humains pourraient un jour bénéficier de ce type d'état physiologique semble éloignée mais possible. Imaginez un voyage spatial où les astronautes entreraient dans un état d'hibernation, réduisant ainsi leur nécessité en nourriture et en eau, tout en économisant de l'espace et du carburant dans leur vaisseau. Une avancée qui pourrait révolutionner les missions spatiales de longue durée.

Mais les implications ne s'arrêtent pas là. Si les humains parviennent à maîtriser les mécanismes de l'hibernation, cela pourrait également avoir des répercussions significatives sur la médecine. En offrant une méthode pour ralentir le métabolisme sous certaines conditions, il serait possible de traiter l'anorexie, d'améliorer le succès des greffes d'organes, ou même d'inverser les effets de certaines maladies neurodégénératives.

D'autres chercheurs, comme Kelly Drew, évoquent des applications potentielles pour aider les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou pour améliorer la gestion du diabète. Ces découvertes pourraient donc bien être la clé d'une nouvelle ère en matière de soins médicaux, offrant l'espoir d'une meilleure qualité de vie et d'un vieillissement retardé. La science est à l'aube d'une véritable révolution, et les écureuils pourraient en être les héros inattendus.