L'initiative «HelloQuitteX», qui vise à faciliter la migration des internautes de X vers des plateformes comme Bluesky et Mastodon, soulève une question fondamentale : cette démarche relève-t-elle de la science ou de la politique ? La participation d'un laboratoire du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans le développement de cet outil complexifie cette problématique.

En effet, le Cercle droit et liberté, une association de juristes, a récemment annoncé qu'elle portait plainte contre l’application «HelloQuitteX». Ils accusent cette dernière de «pousser au boycott de X pour des raisons idéologiques», en plus d'allégations plus graves comme «détournement de fonds publics», «entrave discriminatoire à l’activité économique» ainsi que «traitement illicite de données personnelles».

Ce lundi, lors des débats au sein de l'Assemblée nationale, le député Vincent Trébuchet a interrogé le gouvernement sur ces préoccupations, suggérant que le CNRS pourrait être impliqué dans des activités qui dévieraient du but scientifique initial. Il a demandé si le centre de recherche le plus influent de France était en train de renoncer à son objectivité au profit de projets qui pourraient orienter l'opinion publique.

Il est essentiel de rappeler que la technologie de migration des données est au cœur des discussions sur la protection de la vie privée et la liberté d'expression, surtout dans un contexte où les réseaux sociaux sont scrutés pour leur rôle dans la polarisation des opinions. Cette affaire met en lumière la nécessité d’un cadre juridique solide encadrant de telles initiatives. Quels impacts cette situation pourrait-elle avoir sur la recherche scientifique en France ? Et comment les institutions peuvent-elles maintenir une séparation claire entre leurs rôles scientifiques et politiques dans une époque aussi polarisée ?

Le débat ne fait que commencer, et des voix s'élèvent de tous côtés pour clarifier les véritables motivations derrière «HelloQuitteX». La transparence et la responsabilité pourraient être la clé pour apaiser les inquiétudes autour de ce mélange de science et de politique.