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Guerre en Ukraine : Pourquoi Kiev accuse-t-elle la Russie de ne jamais respecter les cessez-le-feu depuis 2014 ?

2025-03-23

Auteur: Marie

L'Ukraine peut-elle réellement espérer une trêve avec la Russie ? Alors que des discussions pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion russe de 2022 devraient débuter ce lundi 24 mars en Arabie Saoudite, la méfiance de Kiev est palpable. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment accusé son homologue russe de ne jamais vouloir véritablement "mettre fin" aux hostilités, arguant que l’objectif de Vladimir Poutine est d’affaiblir l’Ukraine. En effet, cette inquiétude ne date pas d’hier, mais remonte à 2014, après la révolution ukrainienne et l’annexion de la Crimée par la Russie.

La guerre a éclaté dans l’est de l’Ukraine, particulièrement dans la région du Donbass, où les affrontements entre les forces ukrainiennes et les séparatistes soutenus par Moscou ont commencé dès avril 2014. Malgré de nombreuses tentatives de cessez-le-feu et des accords signés, la violence a persisté. En près de dix ans, l’Ukraine accuse la Russie d'avoir violé au moins 25 accords de cessation des hostilités, comme l’a rappelé Volodymyr Zelensky dans une liste adressée à Donald Trump.

Un regard sur ces accusations nous oblige à revenir à l’historique des accords de Minsk instaurés pour tenter de réguler le conflit. Le protocole de Minsk, signé en 2014, a été transgressé à de multiples reprises, et son application a rapidement montré ses limites. Orysia Lutsevych, spécialiste des relations internationales, note que le mémorandum de Budapest de 1994, qui garantissait la souveraineté de l'Ukraine en échange de l’abandon de ses armes nucléaires, a été l’une des viols les plus significatifs.

Les efforts diplomatiques pour faire cesser les combats se sont intensifiés, culminant en 2015 avec les accords de Minsk II. Cependant, même ces accords n’ont pas entraîné une paix durable. Les violations des cessez-le-feu sont devenues la norme, avec des milliers d'incidents documentés, dont la majorité a été attribuée aux forces russes et aux séparatistes. De 2014 jusqu'au départ d’Alexander Hug, responsable d’une mission d'observation de l'OSCE, il n'y a pas eu un seul jour sans violations signalées.

Ce cycle de violence a continué de s’aggraver jusqu’à culminer dans l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, marquant un tournant majeur dans le conflit. Loin de rassurer Kiev, l’historique des accords de Minsk semble aujourd’hui plus comme un moyen de contenir les tensions que comme une véritable solution pour mettre fin aux hostilités. Alors que la communauté internationale continue d’observer la situation, les Ukrainiens, se remémorant les promesses non tenues, demeurent défiants quant à de nouveaux dialogues de paix.