Les discussions s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine, avec des négociations programmées dès dimanche à Jeddah, en Arabie saoudite. Steve Witkoff, l'émissaire américain, a déclaré cela suite à un entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Dans ce contexte, il est essentiel de passer en revue les différentes propositions des principaux acteurs de ce conflit tragique.

La Russie avance ses exigences

Lors de son appel avec Donald Trump, Vladimir Poutine a consenti à une suspension temporaire des frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine pour une durée de 30 jours. Toutefois, il n’a pas accepté de mettre en place un cessez-le-feu total, estimant que cela compromettrait les positions russes, alors qu'elles semblent avantageuses à ce stade selon l'ancien ambassadeur de France en Russie, Jean de Gliniasty.

Poutine a également formulé des demandes fermes, telles que la cessation du réarmement ukrainien et l'arrêt de l'assistance occidentale à Kiev. Ces exigences soulignent la volonté de la Russie de renforcer la pression sur l'Ukraine, nombre de ces demandes vise à affaiblir le pays ravagé par la guerre. Volodymyr Zelensky a répondu en affirmant que Poutine n'est pas prêt à mettre un terme aux hostilités, en plus de mentionner que Trump a démenti les allégations selon lesquelles la cessation de l'aide occidentale aurait été exigée.

L'Ukraine réagit avec prudence

Sous la pression des États-Unis, l'Ukraine a montré sa disposition à accepter un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours. Cependant, Zelensky a exprimé des préoccupations et a demandé des clarifications sur les propositions que la Russie aurait présentées aux États-Unis. Il s'inquiète d'être tenu à l'écart des négociations tout en soulignant que Washington doit superviser un cessez-le-feu semestriel. De plus, il a insisté sur la nécessité de ne faire aucune concession à la Russie.

Zelensky a déclaré qu'il discuterait avec Trump concernant les prochaines étapes, tout en confirmant que l'Ukraine respecterait un cessez-le-feu partiel à condition que la Russie fasse de même.

Sur le plan diplomatique, le président ukrainien a évoqué, dans une interview avec le Guardian en février, sa possibilité d'un échange de territoires dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l’égide des États-Unis. Il a également exigé des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux, ainsi qu'un déploiement de troupes d'interposition pour assurer la protection d'une éventuelle trêve.

Les États-Unis plaident pour un accord durable

Les États-Unis sont déterminés à parvenir à une trêve. Ils ont temporairement suspendu l'aide militaire à l'Ukraine avant de la rétablir une fois que l'idée d'un cessez-le-feu a été adoptée. Donald Trump s'est montré ouvert à discuter de solutions de partage entre l'Ukraine et la Russie, tout en réaffirmant la nécessité pour les deux pays de trouver un compromis sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine et sa position par rapport à l'OTAN.

Les États-Unis cherchent également à associer leur aide militaire à des contrats d'exploitation de ressources naturelles ukrainiennes, ce qui pourrait leur conférer un intérêt stratégique dans la région. Marco Rubio a affirmé qu'un accord sur les minerais renforcerait la position américaine pour protéger l'Ukraine.

Un soutien européen renforcé

Les européens appuient fermement l'Ukraine dans ces négociations difficiles. Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a jugé inacceptable la demande de Poutine de cesser le soutien militaire à Kiev, confirmant que la Russie ne semble pas disposée à faire des concessions. Emmanuel Macron et Keir Starmer œuvrent à créer une coalition de pays qui pourraient déployer des troupes ukrainiennes si un cessez-le-feu était établi. Cependant, Moscou refuse toute discussion sur un déploiement international, ce qui complique davantage la situation.

En conclusion, alors que les négociations s'ouvrent, le chemin vers un cessez-le-feu semble semé d'embûches, chaque acteur ayant des exigences difficiles à concilier.