Les États-Unis ont annoncé leur retrait d'un groupe international chargé de rassembler des preuves sur des éventuels crimes de guerre russes commis en Ukraine. Cette décision a été confirmée jeudi par le directeur de l'institution qui gère le groupe, le Centre international pour les poursuites concernant le crime d'agression contre l'Ukraine (ICPA).

L'ICPA regroupe des enquêteurs de plusieurs pays européens ainsi que des États-Unis, sous l'égide de l'organisme judiciaire de l'UE, Eurojust. Michael Schmid, président d'Eurojust, a indiqué lors d'une conférence de presse à La Haye : « Il y a quelques semaines, les États-Unis ont annoncé qu'ils se retiraient, malheureusement en raison d'un changement de priorités au sein de leur ministère de la Justice. Nous le regrettons, mais nous continuons de travailler avec les autres membres du groupe. »

Depuis janvier 2023, l'ICPA a collecté environ 3 700 éléments de preuve provenant de seize pays, éléments qui pourraient être utilisés dans de potentielles inculpations pour crimes de guerre contre des responsables russes dans le cadre de la guerre en Ukraine. Le soutien financier des États-Unis a été crucial, avec un investissement d'un million de dollars en novembre 2023, ainsi que la fourniture de preuves pour la base de données du groupe.

Michael Schmid a également évoqué les défis financiers que représente le maintien de l'ICPA sans la participation des États-Unis et a suggéré que le coût devrait être couvert par l'UE, espérant que d'autres membres continueraient à contribuer à la collecte de preuves. « À vrai dire, on ne sait pas exactement ce qui se passera à l'avenir », a confessé M. Schmid. Les incertitudes autour de l'implication américaine soulèvent des questions quant à l'avenir de l'enquête sur les crimes de guerre, mais l'engagement des autres pays semble intact.

Cette situation intervient alors que les tensions en Ukraine continuent d'escalader. Les observateurs rappellent que la prise de décision des États-Unis risque d'affecter non seulement la collecte de preuves, mais aussi la perception internationale de la réponse globale à l'agression russe. Des analystes s'interrogent sur l'impact de ce retrait sur le soutien à l'Ukraine dans sa lutte pour la justice, et sur la possibilité d'un procès international pour les crimes de guerre. La communauté internationale doit rester vigilante face à ces développements cruciaux.