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Guerre en Ukraine : Le leadership contrasté d'Emmanuel Macron

2025-03-14

Auteur: Louis

Le 11 mars à Paris, Emmanuel Macron a organisé une réunion sans précédent avec 34 chefs d'état-major des armées de pays membres de l'Union européenne et de l'Otan, ainsi que des représentants d'Australie, de Nouvelle-Zélande et du Japon. Cette rencontre intervient au moment où des discussions cruciales ont lieu entre diplomates américains et ukrainiens en Arabie saoudite. Macron a pour objectif de coordonner une réponse pour assurer la sécurité de l'Ukraine, en prévision d'un éventuel accord de paix avec la Russie.

Le 13 mars, Vladimir Poutine a exprimé son accord sur une trêve proposée par les États-Unis, tout en soulignant les « nuances » et « questions importantes » à aborder. Ce rassemblement à Paris s’inscrit dans une série de consultations initiées par Macron, qui cherche, depuis l'élection de Donald Trump, à renforcer les liens transatlantiques et à redéfinir le soutien à l'Ukraine. Emmanuel Macron avait plaidé dès 2017, lors de son discours à la Sorbonne, pour une « Europe de la défense » et une « souveraineté européenne », des idées qui semblent aujourd'hui plus pertinentes que jamais.

Les implications de cette position sont profondes. Michaela Wiegel, correspondante à Paris pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, note un « désir de France » qui émerge en Allemagne, où le débat s'est ouvert sur l'élargissement du « parapluie nucléaire » français à d'autres nations européennes. Des personnalités politiques comme Friedrich Merz et Donald Tusk soutiennent cette initiative.

Yannick Jadot, sénateur écologiste de Paris, loue la capacité de Macron à créer des coalitions stratégiques, notamment avec des leaders comme Keir Starmer et Friedrich Merz, afin de maintenir l'unité européenne tout en neutralisant des opposants comme la Hongrie.

Cependant, la posture de Macron n'a pas toujours reçu un accueil favorable. Yannick Jadot souligne que l'arrogance perçue de Macron sur la scène européenne a parfois généré du ressentiment. Son interaction avec Poutine, en le recevant à Versailles et à Brégançon, est critiquée, certains y voyant même une façon de le réintroduire sur la scène internationale.

Des membres du Parti populaire européen, comme Christophe Gomart, se montrent sceptiques quant à la vision d'Emmanuel Macron, qu'ils jugent « anxiogène », considérant qu'il n'existe pas de menace existentielle immédiate, même si la Russie demeure un pays hostile.

Malgré les critiques, certains observateurs notent que Macron semble retrouver une certaine légitimité sur la scène internationale, après avoir vu ses efforts en politique intérieure contestés. Selon le quotidien italien Corriere della Sera, il reprend un rôle central sur la scène internationale, renforçant son influence dans des enjeux cruciaux tels que la sécurité européenne.