Une décision qui suscite des interrogations

Malgré son efficacité prouvée et les recommandations de la Haute Autorité de Santé, le vaccin nasal contre la grippe, destiné aux enfants, demeure introuvable en France. Cette situation inquiétante est d'autant plus préoccupante que la couverture vaccinale chez les jeunes reste très faible, alors que les épidémies hivernales deviennent de plus en plus sévères.

Le risque accru pour nos enfants

Chaque hiver, la grippe fait de nombreux ravages, en particulier parmi les plus jeunes. Les enfants, qu'ils aient ou non des problèmes de santé, jouent souvent un rôle crucial dans la transmission du virus, facilitant ainsi sa propagation au sein de la population.

Un vaccin nasal : une solution innovante et pratique

Le fameux vaccin nasal, trivalent et vivant atténué, s'administre sans aiguille, ce qui le rend particulièrement adapté aux enfants de 2 à 17 ans, souvent réticents face aux piqûres.

Une recommandation évident à l'international

Déjà disponible dans 34 pays, comme le Royaume-Uni et la Finlande, ce vaccin affiche un taux d'efficacité remarquable de 78 % contre la grippe confirmée en laboratoire. Les études montrent que plus de 199 millions de doses ont été administrées dans le monde, sans problèmes de sécurité majeurs.

Un feu vert incertain pour les enfants

Récemment, la Commission de la Transparence a donné un avis favorable au remboursement du vaccin nasal. Cependant, elle estime paradoxalement qu'il n'apporte pas de bénéfice médical supplémentaire par rapport aux vaccins injectables. En conséquence, sans reconnaissance d'une "amélioration du service médical rendu", le vaccin pourrait ne pas faire son entrée sur le marché français lors de l'hiver prochain.

Des voix s'élèvent pour changer la donne

Face à cette impasse, un collectif composé de 20 sociétés savantes et de 91 associations de patients s'alarme. Ces organisations, dont l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire, plaident pour une meilleure prise en compte de l'impact sanitaire concernant les enfants, souvent porteurs du virus et vecteurs de transmission à leur entourage, en particulier aux personnes vulnérables.

Un avenir incertain pour le vaccin nasal

Ce rejet du vaccin nasal envoie un message inquiétant concernant l’innovation en matière de prévention des maladies. Alors que des avancées sont réalisées contre d'autres virus respiratoires, l'absence de soutien à un vaccin nasal pourrait freiner la recherche sur des alternatives non injectables.

Appel à l'action avant la saison à venir

Les pédiatres demandent désormais aux autorités sanitaires de reconsidérer leur position pour assurer l’accès à ce vaccin avant la prochaine vague de grippe. L’épidémie de la saison 2024-2025, qui a été bien plus virulente que les précédentes, illustre l’urgence de cette demande.

« Ce vaccin est un outil efficace, sûr, et largement mieux accepté par les enfants. Ne pas l'offrir, c'est passer à côté d'une occasion de mieux les protéger ainsi que leur entourage », conclut le Dr Andreas Werner, président de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire.

À savoir

En France, moins de 10 % des enfants de 2 à 17 ans sont vaccinés contre la grippe. Pourtant, la Haute Autorité de Santé recommande l'utilisation préférentielle du vaccin nasal, qui est déjà en circulation dans 34 pays. Cependant, malgré ces recommandations, il reste inaccessible en raison d'un avis défavorable de la Commission de la Transparence.