La grippe frappe fort cette saison, avec des indicateurs en hausse constante depuis quatre semaines. Si la situation est préoccupante, il est crucial d’adopter des gestes de prévention et d’éviter les contacts avec les malades durant cette période critique. Selon Samuel Pratmarty, directeur de l’offre de soins à l’Agence régionale de santé (ARS) de Bordeaux, la situation dans le système de santé en Nouvelle-Aquitaine est tendue : « Ce lundi matin, 23 hôpitaux et cliniques étaient en plan de mobilisation interne ou en niveau 1 et 2 des plans blancs. »

La région compte 66 services d’urgence, mais des départements comme la Charente et la Charente-Maritime sont particulièrement touchés. Presque tous les hôpitaux ayant des services d’urgence actives sont en alerte. Des établissements tels que ceux de La Rochelle, Saintes, Saint-Jean-d'Angély et Angoulême ont déjà activé leur plan blanc de niveau 2, ce qui indique une situation d'urgence critique.

« Le plan blanc est une réponse à une situation de crise lorsque le volume d’activité dépasse nos capacités», explique Pratmarty. Dans ce cadre, deux options sont possibles : rappeler le personnel soignant ou déprogrammer des interventions non urgentes. La priorité est souvent donnée à la réorganisation des soins pour libérer des personnel et se concentrer sur les cas d’urgence.

Au niveau 1, plusieurs établissements de la Charente, ainsi que des hôpitaux à Barbezieux, Ruffec, et Royan, subissent également cette pression. En Corrèze, l’hôpital de Brive a activé un plan de mobilisation interne, une première étape vers une situation d'urgence. En Gironde, la polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine, l’hôpital Bagatelle, ainsi que ceux de Langon et Libourne, ont déclenché le niveau 1 du plan blanc, tandis qu'en Lot-et-Garonne, l’hôpital de Villeneuve-sur-Lot éprouve des difficultés.

La situation est également tendue dans les Pyrénées-Atlantiques, où le centre hospitalier de Bayonne a déjà commencé à mettre en place des mesures d’adaptation. En Haute-Vienne, les hôpitaux de Limoges et de Saint-Yrieix signalent un état critique avec la mise en œuvre du plan blanc.

En conséquence, le nombre d'hospitalisations post-urgentes augmente rapidement. Le plan de mobilisation interne signale que les ressources hospitalières commencent à faiblir à cause d’une forte affluence, ce qui montre l’urgence de la situation. Thomas Mesnier, responsable du pôle des urgences du CHU de Bordeaux, signale que la régulation est maintenue, mais la situation reste « fragile ». Un pic épidémique est attendu dans les deux semaines à venir.

Le CHU de Bordeaux prend des mesures pour faire face à cette crise, comme la création d’une unité passerelle inaugurée l’été dernier, permettant de libérer des lits pour les patients en attente aux urgences. Il est temps d’être vigilants et de se préparer à cette tempête, car les hôpitaux de Nouvelle-Aquitaine sont en première ligne dans la lutte contre cette épidémie de grippe.