Le jeudi 12 décembre, la France s'apprête à vivre une journée de mobilisation exceptionnelle avec près de 120 rassemblements organisés de Marseille à Rennes, en passant par Paris. Ce mouvement a été lancé par la Confédération générale du travail (CGT), soutenue par Solidaires et la Fédération syndicale unitaire (FSU), pour protester contre une vague alarmante de plans sociaux.

Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a annoncé que cette journée s’inscrit dans un cadre de convergence, couplant la grève des cheminots contre le démantèlement du fret ferroviaire et celle des fonctionnaires qui demandent un budget à la hauteur des défis actuels. Elle a insisté : « Nous exigeons un gouvernement qui réponde à l’urgence sociale ! »

La situation est critique : d'après la CGT, le nombre de plans sociaux a grimpé de 286 à 300 récemment, menaçant environ 300 000 emplois dans divers secteurs tels que la métallurgie, le commerce, et bien d'autres. La démission du gouvernement de Michel Barnier n'a fait qu’accentuer cette crise, laissant un vide de pouvoir qui pourrait aggraver la situation.

Dans ce contexte, la CGT appelle à des actions coordonnées dans près de 80 départements, avec des initiatives locales devant les entreprises et les préfectures pour exiger un moratoire sur les licenciements. Fait notable, le syndicat encourage également les salariés à occuper leurs lieux de travail pour prévenir les licenciements. En écho à ces actions, la CGT a averti que décembre serait un mois « rouge », non pas à cause des festivités de Noël, mais en raison des tensions sociales accumulées.

Les manifestations débuteront dès 6 heures à Aurillac et se poursuivront tout au long de la journée dans plusieurs villes. À Paris, une grande manifestation est prévue à 14 heures au départ de la place de la Bastille. Dans d'autres régions, comme en Isère, des rassemblements sont également prévus pour exprimer la colère contre les licenciements chez des entreprises telles que Vencorex et Valeo.

La solidarité intersyndicale est visible, des syndicats comme Solidaires et FSU-Fonction publique soutenant les mobilisations, tandis que Force ouvrière (FO) a également affiché son soutien à toutes les initiatives locales.

Ce jeudi, le mouvement est plus qu'une simple réaction, il symbolise une volonté collective de résistance face à l'érosion des emplois et à un modèle économique jugé insoutenable. La pression est maintenue sur l'actuel gouvernement, alors que le paysage politique français est en pleine mutation, suscitant l’incertitude parmi les travailleurs.

Les observateurs s'interrogent : cette journée de mobilisations sera-t-elle suffisamment forte pour faire entendre les revendications des salariés face à un gouvernement en quête de nouveaux leaders ? Les salariés, mobilisés ou non, se préparent à un hiver qui pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère de luttes sociales.