La situation chez Boeing prend une tournure alarmante. Kelly Ortberg, le nouveau directeur général, a annoncé que des dizaines de milliers de salariés seront mis en chômage technique partiel « dans les prochains jours ». Cela fait suite à une grève qui a débuté le 13 septembre, mobilisant 33 000 des 171 000 employés de l'avionneur pour obtenir des augmentations de salaires substantielles.

Les propositions de l'accord, négocié entre les syndicats - dont l'International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM) - et la direction, ont été massivement rejetées par plus de 95 % des travailleurs. Cet accord offrait initialement une augmentation immédiate de 11 % des salaires et une hausse totale de 25 % sur quatre ans, en plus d'un bonus une fois de 3 000 dollars (environ 2 694 euros).

Néanmoins, malgré plusieurs avantages offerts, tels que la gestion des heures supplémentaires et un congé parental prolongé, les employés estiment que ces mesures ne suffisent pas à compenser la hausse de coût de la vie et l'inflation.

Les grévistes réclament des augmentations de 40 %, s'inspirant des augmentations récentes accordées à des pilotes d'autres compagnies. Ils demandent également le rétablissement de leurs régimes de retraite, qui avaient été réduits au cours des dernières années.

La menace de chômage technique partiel aura des conséquences considérables pour les employés. Ils ne recevront plus de salaire et perdront bientôt leur couverture santé. Pour atténuer l'impact de cette mesure drastique, Ortberg a précisé que le chômage technique serait appliqué par rotation, ce qui pourrait laisser les employés dans une situation précaire.

« Il est crucial de prendre des mesures difficiles pour préserver notre trésorerie et assurer la reprise de Boeing », a-t-il justifié après l'échec des négociations. Les dirigeants de Boeing, y compris Ortberg, ont annoncé qu'ils renonceraient à une partie de leur rémunération, équivalente à celle des effectifs en chômage partiel.

La réalité sur le terrain est sombre. Les employés de Boeing sont confrontés à l'incertitude économique et à des inquiétudes sur leur avenir, alors que la société doit naviguer dans des temps difficiles avec des enjeux financiers colossaux. Des analystes suggèrent que cette grève pourrait avoir des répercussions à long terme sur la productivité et la réputation de Boeing.