Une nomination inattendue a eu lieu rue de Grenelle : Anne Genetet, membre influente du mouvement d'Emmanuel Macron, a été nommée ministre de l'Éducation nationale. Âgée de 61 ans et députée du groupe Ensemble pour la République (anciennement Renaissance), elle va découvrir un ministère aux défis considérables, devenant ainsi la sixième ministre de ce portefeuille en moins de sept ans.

Alors que la crise d'attractivité du métier d'enseignant s'intensifie, avec plus de 3 000 postes restés vacants aux concours cette année, Genetet a déjà annoncé sa volonté d'agir sur la dévalorisation du métier, la solitude des enseignants, et la nécessité de formation continue. La situation est alarmante, de nombreux établissements scolaires peinent à recruter des enseignants qualifiés, mettant en lumière un besoin urgent d'une réforme durable.

Les défis qui attendent la ministre ne s'arrêtent pas là. Elle devra également mettre en œuvre la réforme de la formation initiale des enseignants et gérer les répercussions du "choc des savoirs", un ensemble de mesures controversées présenté par le précédent ministre, Gabriel Attal. Parmi les propositions, l'expérimentation d'un uniforme à l'école et la question des écrans en classe devraient susciter des débats passionnés.

En somme, l'arrivée d'Anne Genetet a surprise beaucoup d'observateurs au sein du gouvernement, qui s'interrogent sur son expertise et son engagement envers le système éducatif. Comme l'a souligné une députée du Parti socialiste, Anna Pic, "Il ne m'est pas apparu qu'elle était passionnée par le fonctionnement de notre système éducatif".

Les réactions des syndicats d'enseignants sont également préoccupantes. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, a exprimé son scepticisme : "Même la Macronie ne sait pas ce qu'elle connaît vraiment des dossiers Éducation". De plus, Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, a qualifié la ministre de "clone de Gabriel Attal", estimant qu'elle poursuivra une politique déjà contestée.

Sur un plan personnel, Anne Genetet a un parcours atypique. Médecin de formation ayant exercé à la Croix-Rouge, elle se définit comme une "fille de l'école publique". Elle a rejoint En Marche ! en 2016 et a été élue députée des Français de l'étranger en 2017, puis réélue en 2022 et 2024. Avec un solide bagage en diplomatie et en défense, il lui faudra maintenant prouver sa valeur au sein d'un ministère qui traverse des turbulences.