Affaires

Gazprom en péril : Des licenciements massifs à l'horizon ?

2025-01-13

Auteur: Julie

Le géant gazier russe Gazprom se trouve au bord de la faillite financière suite à la perte de ses marchés européens, conséquence directe de l'invasion de l'Ukraine par Moscou. Un porte-parole du groupe a révélé que la société envisage de réduire ses effectifs de près de 40 % au siège de Saint-Pétersbourg, une décision qui pourrait affecter plus de 1 600 employés.

Cette décision alarmante survient alors que Gazprom a récemment perdu le transit lucratif de gaz à travers l'Ukraine, une mesure prise par Kiev pour diminuer les bénéfices de Moscou après trois ans de conflit intensifié. Les experts anticipent que cette perte va se traduire par une diminution d'environ 5 milliards d'euros de recettes annuelles pour Gazprom, ce qui représenterait près de 6 % de son chiffre d'affaires.

Une lettre, révélée par un média local, a été envoyée le 23 décembre par Elena Ilioukhina, vice-présidente du conseil d'administration, au PDG Alexeï Miller. Dans ce document, elle suggère une réduction drastique des équipes, notamment au sein de l'administration, de "plus de 4 100" à "2 500 personnes". Sergueï Koupriïanov, en charge de la communication, a confirmé l'existence de cette lettre, mais a refusé de commenter les détails internes de Gazprom.

Les licenciements envisagés ne devraient cependant pas concerner les employés travaillant sur les sites de production, une information qui pourrait apporter un léger soulagement dans un contexte déjà tendu.

Gazprom, qui a longtemps été le pilier de l'économie russe, fait face à une crise sans précédent. Sa perte nette de près de sept milliards de dollars en 2023 marque une première depuis plus de vingt ans. C'est un coup dur pour l'entreprise, qui n'a pas réussi à se remettre du sabotage de l'oléoduc Nord Stream en mer Baltique en 2022, ainsi que de l'arrêt des livraisons de gaz à l'Allemagne.

La situation se complique davantage avec la volonté de l'Union européenne de se désengager complètement du gaz russe d'ici 2027. Actuellement, le seul gazoduc toujours opérationnel pour les livraisons vers l'Europe est le TurkStream, qui passe sous la mer Noire.

Les sanctions américaines contre Gazprombank, la branche financière de Gazprom, ainsi que celles imposées sur sa filiale pétrolière Gazprom Neft, aggravent encore les difficultés financières du groupe. Les autorités américaines et britanniques, qui considèrent ces sanctions comme une réponse légitime aux actions de la Russie, ont qualifié ces mesures d'"injustifiées et illégitimes" selon les déclarations de Gazprom Neft.

La chute vertigineuse de Gazprom souligne les conséquences néfastes du conflit en Ukraine sur les géants énergétiques russes et le risque d'une crise économique majeure pour le pays. La situation reste à suivre de près, alors que les répercussions de ces décisions pourraient avoir des effets domino sur l'économie russe et l'approvisionnement énergétique en Europe.