Fusillade à Poitiers : La maire exige des excuses de Bruno Retailleau pour ses propos erronés
2024-11-04
Auteur: Louis
DAMIEN MEYER / AFP
POLITIQUE - La tension monte à Poitiers après la tragique fusillade qui a coûté la vie à un adolescent.
La maire de la ville, Léonore Moncond’huy, a appelé ce lundi 4 novembre le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à « rétablir la vérité » à propos des événements survenus. Lors d’une déclaration, Retailleau avait évoqué, à tort, une rixe impliquant « 400 à 600 personnes ». Cette affirmation sensationnelle a suscité de vives réactions dans la ville et les médias.
« Je souhaite que le ministre rectifie les propos qu’il a tenus(...). Nous le devons notamment à la famille du jeune », a déclaré l’élue écologiste sur France Bleu Poitou. Elle a exprimé son indignation face à des commentaires qui « nourrissent les amalgames » entre les jeunes des quartiers et les narcotrafiquants.
Bruno Retailleau accusé d’une « faute »
Pour Léonore Moncond’huy, les déclarations de Bruno Retailleau constituent une « faute », car elles exploitent de manière alarmiste l’image de Poitiers et de ses quartiers. Elle a appelé à un discours plus responsable et à éviter la stigmatisation.
Des échauffourées limitées, selon les autorités
Jeudi soir, lors d’une soirée Halloween organisée dans le quartier des Couronneries, une fusillade a éclaté devant un restaurant kebab, faisant cinq blessés, tous mineurs. L’un d’eux, âgé de 15 ans, a été touché à la tête et n'a pas survécu. La police et le parquet ont rapporté qu'il s'agissait de « brèves échauffourées », impliquant seulement quelques dizaines de personnes, non pas des centaines comme le ministre l’a suggéré.
Le gouvernement sous pression
Samedi, le coordinateur national de La France Insoumise, Manuel Bompard, a exprimé son indignation quant aux propos de Retailleau, qualifiant ses méthodes de « minables » en matière de communication politique. Cette polémique soulève des questions sur la gestion de la sécurité et la communication gouvernementale face à des tragédies semblables.
Des faits tragiques à l’origine d’un débat national
La maire a souligné que la mort de l’adolescent est « suffisamment tragique » pour éviter la diffusion de fausses informations. Elle a assuré que la victime « n’avait strictement rien à voir avec le trafic de drogue ». Sa famille, représentée par une avocate, a confirmé que le jeune n’avait « aucun problème de délinquance ». Avant le drame, il avait simplement dit à sa mère qu’il sortait acheter un sandwich.
Un suspect recherché par la police
Un suspect, qui selon le parquet aurait été impliqué dans le trafic de drogue quelques jours avant l'incident, est actuellement activement recherché par les enquêteurs. Selon des sources, cet homme était sous contrôle judiciaire pour une affaire de détention d’armes en cours à Marseille. Ce sombre épisode relance le débat sur la sécurité des jeunes dans les quartiers populaires et la nécessité d’une réponse politique et sociale appropriée.