François Bayrou, le leader historique du Mouvement Démocrate (MoDem), a exprimé son soutien à l'idée d'une fusion entre son parti et Renaissance, le mouvement fondé par Emmanuel Macron. Lors d'une interview accordée au Parisien le samedi 5 avril, Bayrou a affirmé : « Bien sûr. Pendant toute ma vie politique, j'ai toujours défendu l'unité du centre. La division, c'est la faiblesse. »

Cette proposition de fusion a été évoquée par Élisabeth Borne, présidente du conseil national de Renaissance, dans le cadre d'une discussion plus large sur l'avenir des partis centriste et macroniste. M. Bayrou a également souligné l'importance de garantir que tous les membres conservent leurs valeurs et leurs convictions dans cette nouvelle entité.

MoDem, dynamique et centenaire, a été créé en 2007 par Bayrou dans le but de transformer l'UDF, tandis que Renaissance, lancé en 2016 par Macron, a été conçu pour soutenir son ascension à la présidence. L'idée d'une fusion entre ces deux organisations n'est pas nouvelle, ayant été envisagée avant l'élection présidentielle de 2022, mais abandonnée à l'époque.

Malgré leur alliance au sein de la coalition Ensemble depuis 2017, les objectifs politiques des deux partis ne sont pas encore parfaitement alignés, particulièrement en ce qui concerne les prochaines élections présidentielles. Emmanuel Macron ne pouvant pas se représenter, Édouard Philippe a déjà annoncé sa candidature, intégrant un programme structuré et une méthode claire, nourrissant ainsi les débats au sein de ce « bloc central ».

Tous les regards se tourneront ce dimanche vers le meeting de Renaissance à Saint-Denis, où Bayrou, Philippe et Gabriel Attal, le nouveau leader de Renaissance, partageront la scène avec Hervé Marseille, président de l’UDI. Ce rassemblement est particulièrement significatif dans le contexte d’un paysage politique en plein mouvement et les choix que devront faire ces partis.

En outre, Bayrou a rappelé l'importance d'avancer vers une représentation proportionnelle aux législatives, une proposition qu'il soutient depuis des décennies, soulignant que son gouvernement doit agir malgré les risques de censure.

Dans une déclaration étonnante, Bayrou a également évoqué son choix de rentrer chaque week-end à Pau, où il est toujours maire. Selon lui, il est vital de rester connecté avec la réalité du terrain : « Garder les pieds sur terre est absolument essentiel. Sinon, à Paris, on perd la tête. »

Ces déclarations de Bayrou viennent à un moment où les défis politique et social en France sont particulièrement pressants, et toute fusion de partis pourrait redéfinir le paysage politique pour les années à venir.