Introduction

La décision de François Bayrou de continuer à exercer son mandat de maire de Pau tout en occupant le poste de Premier ministre suscite des débats houleux. Rappelons qu'en 2022, alors haut-commissaire au Plan, Bayrou s'était prononcé contre l'interdiction du cumul des mandats, dénonçant une rupture entre la démocratie locale et nationale. Aujourd'hui, après avoir été nommé Premier ministre, il demeure maire de Pau, une ville qu'il dirige depuis plus de dix ans.

Contexte légal

Sur le plan légal, Bayrou est en droit de conserver ses fonctions, l'article 23 de la Constitution ne stipulant qu'il est interdit aux ministres de cumuler leur poste avec un mandat parlementaire. Cela va cependant à l'encontre de la tendance observée depuis l'élection de François Hollande, où de nombreux ministres ont choisi de démissionner de leurs mandats exécutifs locaux pour se concentrer sur leurs responsabilités nationales. Des figures comme Jean-Marc Ayrault, Édouard Philippe et Jean Castex avaient quitté leurs fonctions de maires respectives pour rejoindre le gouvernement.

Réactions politiques

Alors que la France fait face à de nombreux défis, notamment avec la crise actuelle à Mayotte, Bayrou a annoncé qu'il se rendrait à Pau pour présider le conseil municipal, un choix critiqué par certains. En effet, après une journée de consultations sur la situation catastrophique à Mayotte causée par le cyclone Chido, son départ pour Pau a provoqué des réactions ironiques et critiques parmi les politiques. Le député RN, Guillaume Bigot, a ainsi déclaré : « On a un Premier ministre à mi-temps », tandis que Thibault Bazin, député LR, lui a suggéré que sa présence à Pau pourrait être évitée étant donné l'urgence de la situation à Mayotte.

Conclusion

Est-ce un manque de sérieux ou simplement une gestion malavisée des priorités nationales ? Les tensions politiques à ce sujet continuent de grandir, car les opposants à Bayrou lui reprochent de ne pas être pleinement engagé dans ses nouvelles fonctions, surtout en période de crise. En parallèle, des questions se posent sur la capacité de son gouvernement à répondre efficacement aux urgences, alors que les réactions à son emploi du temps deviennent de plus en plus virulentes.