Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, a débuté lundi une série de consultations politiques avec différents partis pour constituer son gouvernement, dans l'espoir de le faire cette semaine. Ce processus survient dans un contexte de crise à Mayotte, touchée par une catastrophe naturelle dévastatrice qui a causé de nombreux sinistres.

Lors d'un discours au conseil municipal de Pau, où il demeure maire après dix ans de mandat, Bayrou a qualifié d'« erreur » la loi interdisant le cumul des mandats, adoptée en 2014 sous la présidence de François Hollande. Il a souligné qu'il est crucial de relancer ce débat, citant une « rupture » entre la société française et les élites politiques qui alimente la méfiance envers le gouvernement.

Les réactions à gauche n'ont pas tardé, la chef des députés insoumis Mathilde Panot s'étant exprimée sur LCP pour aller jusqu'à demander la démission de Bayrou de son poste de maire, arguant qu'il est incompatible d'être à la fois Premier ministre et maire.

La controverse s'est intensifiée quand Bayrou a choisi de rester à Pau au lieu de participer à une réunion de crise sur Mayotte. Cette décision a été qualifiée de « honteuse » par le député socialiste Arthur Delaporte, rappelant que l'archipel fait face à une tragédie sans précédent.

Durant ces consultations, Bayrou a reçu en premier Marine Le Pen, la cheffe de file des députés du Rassemblement National, qui a salué une approche plus ouverte que celle de son prédécesseur. Les discussions ont également porté sur des propositions tel le scrutin proportionnel pour l'élection des députés, qui recueillent le soutien de plusieurs partis, y compris de celui de Bayrou.

Olivier Faure, le leader de la délégation socialiste, a quitté la réunion avec l'impression de ne pas avoir obtenu de réponses concrètes sur un éventuel pacte de non-censure, tout en avertissant que si Bayrou adopte une ligne politique similaire à celle de Michel Barnier, son gouvernement sera déjà sous le feu des critiques.

Les consultations vont se poursuivre, notamment avec les écologistes, qui ont exprimé leur désir de ne pas censurer le futur gouvernement par principe.

Alors que les délais se resserrent, François Bayrou est bien conscient qu'il doit rapidement constituer un cabinet capable de répondre au défi immédiat des prochains budgets. Selon un récent sondage, il débute son mandat avec le plus bas niveau de confiance des Premiers ministres depuis 2017.

Emmanuel Macron, quant à lui, s’apprête à se rendre à Lyon puis à Bruxelles pour des sommets européens, tout en prévoyant un voyage à Mayotte dans les jours à venir. La formation d'un nouveau gouvernement sera cruciale non seulement pour gérer la crise à Mayotte mais aussi pour aborder les enjeux budgétaires urgents face à un déficit grandissant.