La transition énergétique continue d'évoluer en France, et la production de gaz renouvelable connaît une croissance impressionnante. En 2024, la production, principalement par méthanisation, a augmenté de près de 30% par rapport à l'année précédente, atteignant 11,6 térawattheures (TWh) de biométhane, contre 9,1 TWh en 2023. Cela représente suffisamment d'énergie pour alimenter 756 000 foyers ou environ 40 000 camions et bus, selon le 10e panorama des gaz renouvelables publié récemment.

Malgré ce succès, un ralentissement notable des nouvelles installations a été observé. En 2024, seulement 79 nouvelles installations ont été mises en service, un chiffre similaire à celui de 2019, après une période de croissance où 139 installations avaient vu le jour en 2023. Ce ralentissement est attribué à la révision des tarifs d'achat opérée en 2020, amplifiée par des crises sanitaires et énergétiques consécutives. Les experts anticipent que cette tendance se prolongera jusqu'en 2025.

Pour stimuler le secteur et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, les acteurs de la filière demandent un soutien accru du gouvernement, notamment pour les petits projets de moins de 25 GWh par an. Les professionnels proposent également la création de dispositifs d'aide destinés aux consommateurs de gaz renouvelables. Par ailleurs, un cadre dérogatoire à la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) est souhaité pour faciliter l'implantation de nouveaux projets, surtout en cette période où la lutte contre l'étalement urbain prend de l'ampleur.

À plus long terme, les objectifs fixés dans la feuille de route énergétique de la France semblent cependant trop modestes pour certains acteurs. La filière soutient l'objectif de 44 TWh de biométhane pour 2030, mais critique le manque d'ambition des 79 TWh prévus pour 2035. De plus, le secteur appelle à une prise en compte des technologies complémentaires de production de gaz renouvelable et bas carbone, au-delà de la méthanisation.

La dynamique du gaz renouvelable ne montre pas de signes de ralentissement et pourrait fortement contribuer à la décarbonisation du pays, tout en répondant aux besoins croissants d'énergie.