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Football : "Suicide collectif", "produit médiocre"... Les révélations d'une réunion explosive entre présidents de Ligue 1 sur les droits TV

2025-04-01

Auteur: Léa

La crise des droits télévisuels dans le football français semble ne jamais prendre fin, suscitant des débats et des inquiétudes parmi les clubs de Ligue 1. Le 14 février dernier, des extraits d'une réunion houleuse entre présidents ont été dévoilés par Fabien Touati, réalisateur du numéro de "Complément d'enquête" sur Nasser al-Khelaïfi, lors d’une intervention sur RMC. Ces extraits révèlent une forte inquiétude parmi les présidents quant à la qualité des services fournis par le diffuseur DAZN et la gouvernance de la Ligue de football professionnel (LFP).

"On est en train de nous conduire à un suicide collectif. Voilà ce que je suis en train de dire. Et personne ne bouge, personne ne bouge", s'est emporté Waldemar Kita, président du FC Nantes, en appelant à une réaction rapide. Il a ajouté : "Si on n’a pas de plan B, on est morts."

Jean-Michel Roussier, président du Havre, a également exprimé son mécontentement envers DAZN, soulignant que l’entreprise a échoué sur son plan d’affaire en regardant l’état catastrophique du produit qu’ils fournissent : "Ce sont les seuls au monde qui imaginaient faire 1,5 million d’abonnés avec le produit médiocre qu’ils nous livrent."

Olivier Létang, président de Lille, a illustré que le modèle de DAZN devrait être remis en question, affirmant : "La façon de procéder de DAZN est très, très moyenne. Je suis d’accord qu’on ne peut pas garder un partenaire comme celui-là qui a un produit qui est catastrophique. Et donc il faut se préparer...".

L’ambiance dans la salle était tendue alors qu’on entendait peu Nasser al-Khelaïfi (PSG) ou Pablo Longoria (OM). Les présidents se posaient des questions sur l’avenir de leurs clubs. Joseph Oughourlian, président du RC Lens, a expliqué que la décision de signer avec DAZN paraissait farfelue dès le départ. "Beaucoup d’entre nous se sont rendu compte que ce deal était dangereux. À l’époque, j’ai supplié les gens de la LFP de travailler sur un plan B", a-t-il déclaré en insistant sur l’urgence de la situation.

"Nous avons un exemple frappant de bêtise collective ici", a-t-il ajouté, mettant en lumière le manque d'apprentissage des erreurs passées : "Vous avez bousillé le produit. Avec 400 000 ou 500 000 abonnés, ça ne valorise nos droits que de 150 à 200 millions d'euros, bien loin des chiffres de milliard affichés par la LFP il y a quelques années."

Oughourlian a également critiqué la direction de la Ligue, en particulier Vincent Labrune, sur ses manquements dans cette crise qui touche directement les intérêts des clubs. "Je vous en supplie, parce que c'est mon argent personnel que je mets dans le club, travaillez à un plan B avec des gens compétents", a-t-il lancé, tragique mais réaliste. Le besoin urgent d'une stratégie alternative se fait sentir, alors que les clubs se battent pour leur survie dans un environnement de plus en plus difficile avec des droits télévisuels instables.