
Fin du procès Sarkozy-Kadhafi : le verdict de l’ancien président sera rendu le 25 septembre
2025-04-08
Auteur: Philippe
Le tribunal correctionnel de Paris a fixé la date de la décision concernant les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 au 25 septembre à 10 heures, comme annoncé lors de la dernière audience du procès, le mardi 8 avril. Le Parquet national financier (PNF) a requis, le 27 mars, une peine de sept ans d’emprisonnement, accompagnée d'une amende de 300 000 euros et d'une inéligibilité de cinq ans à l’encontre de l’ancien président.
Nicolas Sarkozy a exprimé son refus de répondre à ce qu’il qualifie de « réquisitoire politique et violent » du PNF, mentionnant un « contexte médiatique et politique regrettable ». Lors de son intervention, il a insisté sur sa quête de vérité et a déclaré qu’il ne voulait rien dire devant le tribunal qui pourrait alimenter un débat polémique, en référence à la réaction du Rassemblement national suite à un jugement rendu contre Marine Le Pen. « Je ne suis pas ici pour faire de la politique, mais pour défendre mon honneur », a-t-il ajouté.
Les accusations portées contre M. Sarkozy incluent un prétendu « pacte de corruption » établi en 2005 avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007 en échange de divers soutiens diplomatiques et juridiques à la Libye, qui cherchait à sortir de l'isolement international après des années d'embargo.
Dans un contexte de défense, les avocats de l'ancien président ont nié toute implication dans un financement illicite, qualifiant les accusations de « folles » et les stratégies du PNF de « reculades » avec des « failles béantes ». Ils ont pointé du doigt l'absence de preuves concrètes concernant les transferts d’argent. « On ne parle pas ici de petites sommes, mais de millions d'euros. Ça ne peut pas disparaître comme ça ! », a dénoncé l'avocat Me Tristan Gautier.
Le procès a vu la présence de plusieurs anciennes figures politiques, dont Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth, pris eux aussi dans cette affaire. L’audience, qui a attiré une foule nombreuse, a également été marquée par la présence de Carla Bruni, épouse de Sarkozy, ainsi que de ses fils, Jean et Pierre.
La défense a aussi mis en cause les modes de financement prétendus par le PNF, notamment un virement d’environ 5 à 6 millions d'euros libyens sur un compte libanais, dont une partie aurait été utilisée pour des dépenses personnelles par l'intermédiaire Ziad Takieddine, sans lien direct avec la campagne de Sarkozy. De plus, la défense a soulevé des questions sur un autre canal de financement impliquant des personnages liés à la rivalité politique de l'époque, ce qui aurait pu entraîner des fuites d'informations.
En attendant la décision du tribunal le 25 septembre prochain, le cas Sarkozy-Kadhafi reste l'un des procès les plus médiatisés et controversés de l'histoire politique française récente, suscitant de vives réactions et un fort intérêt du public.