La SNCF annonce une transformation majeure avec la création de deux nouvelles entités : Hexafret, dédiée au transport de marchandises, et Technis, responsable de la maintenance des locomotives. Cette réorganisation fait suite à une crise de deux ans, exacerbée par une enquête de la Commission européenne sur des aides jugées illégales versées par l'État français à Fret SNCF, s'élevant à environ 5 milliards d'euros entre 2005 et 2019.

Depuis 2006, le secteur du fret ferroviaire est ouvert à la concurrence, ce qui a mis la SNCF sous pression pour s'aligner sur les règles imposées par Bruxelles. Ces règles stipulent que toute aide publique doit bénéficier à tous les opérateurs, y compris ceux de l'Europe. Dans le but d'éviter un conflit juridique coûteux avec la Commission, le gouvernement français a opté pour une restructuration radicale.

Impact sur l'emploi : une ombre sur l'horizon

Le gouvernement a négocié un "plan de discontinuité" qui entraîne des conséquences directes sur l'emploi. Premièrement, la SNCF doit céder 23 de ses liaisons de fret les plus rentables, représentant 20% de son chiffre d'affaires, notamment face à la concurrence belge et allemande. Deuxièmement, le démantèlement de l'activité en deux sociétés distinctes impose une lourde charge sur les effectifs: environ 10% des postes, soit 500 emplois, seront supprimés. Les 4 500 employés restants seront réaffectés, sans modification de leur statut de cheminots. La SNCF prendra même en charge les surcoûts liés aux régimes spéciaux de retraite, évalués à 20 millions d'euros pour 2025.

Malgré ces assurances, les syndicats redoublent d'efforts pour relancer les négociations avec Bruxelles, même si cela semble un combat difficile. Cette situation soulève des inquiétudes non seulement sur les conditions de travail des employés de la SNCF, mais aussi sur l'avenir du transport ferroviaire en France.

Que réserve l'avenir à Hexafret et Technis ?

Les nouvelles sociétés, tout en étant séparées, devront faire face à un marché concurrencé et en constante évolution. La question brûlante est de savoir si Hexafret et Technis réussiront à maintenir, voire à renforcer, la position de la SNCF sur le marché du fret ferroviaire, tout en gérant efficacement leurs ressources humaines. La vigilance des consommateurs et des acteurs du secteur sera cruciale dans le suivi de cette grande transition.