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Féminicide en Dordogne : « Elle ne méritait pas ça, et moi non plus » - L'appel tragique pendant le procès

2025-03-18

Auteur: Chloé

Le procès de Philippe Marin, accusé d'avoir poignardé sa femme, Nadia Nay, a débuté le 17 mars à Périgueux. L'affaire tragique a été marquée par la diffusion d'un appel téléphonique poignant passé aux pompiers juste après le meurtre, le 30 août 2022. L'enregistrement audio d'une durée de dix-sept minutes commence par ces mots glaçants : « Je viens de poignarder ma femme. » La voix considérablement affligée de l'accusé révèle le chaos émotionnel qui a suivi le drame.

Philippe Marin, 50 ans, fait face à la réclusion criminelle à perpétuité après avoir donné une vingtaine de coups de couteau à sa compagne. Dans l'appel, il murmure : « Pourquoi j'ai fait ça ? Elle ne méritait pas ça, et moi non plus. » Le crime s'est déroulé chez eux, à Boulazac, alors qu'il était en observation dans un parking de salle de sport au moment de son avertissement.

Un médecin légiste a révélé que Nadia Nay avait subi environ vingt blessures, dont un nombre significatif au niveau du thorax et de l'abdomen. Ces constatations laissent penser à une agression violente, presque hors de contrôle. Le jury a été profondément touché lors de la présentation des photographies du corps de la victime, sans vie. En l'écoutant, Philippe Marin a été vu essuyant des larmes tout en mettant ses lunettes de nouveau sur son nez, emblème de sa dévastation.

L'enquête a mis en lumière le contexte troublant de leur relation, marquée par des disputes intenses souvent liées à l'alcool. Le taux d'alcoolémie de la victime était de 2,66 g par litre de sang, témoignant d'un mode de vie potentiellement destructeur. Des médicaments et des canettes vides recueillies sur la table de chevet illustrent un quotidien chaotique et instable.

Un psychologue a décrit Philippe Marin comme ayant une « personnalité borderline », une tendance à osciller entre l'idéalisation et la dévalorisation de son partenaire. Ce témoignage met en évidence un cycle d'emprise et de dépendance émotionnelle dans leur relation. Tandis que des détails sur leur vie personnelle émergent, la notion d'emprise a été souvent évoquée durant les séances du tribunal, créant un climat de tension.

L'ex-femme de Marin a également témoigné, apportant une perspective sur la façon dont les tensions familiales, en raison de la présence d'enfants issus de relations précédentes, ont intensifié la pression dans son couple avec Nadia.

À la fin de la journée, l'accusé a exprimé sa douleur en disant : « C’est très dur de revivre ça. Je regrette profondément. » Dans l'ombre de son apitoiement, il a également remercié ce qu'il a appelé les antagonistes ayant participé, malgré eux, à cette tragédie. Le mardi 18 mars, il est prévu qu'il s'exprime davantage. Le verdict est attendu pour le mercredi 19.